La section, en place aujourd'hui dans une école de Courbevoie sera transférée dans un autre établissement scolaire situé à Nanterre. La mairie de Courbevoie a déposé un recours devant le Conseil d'Etat pour contester cette décision.
"Nous n'avons pas été prévenus." Jonathan Dalon est en colère. Ce Londonien d'origine scolarise ses deux enfants en section internationale britannique à Courbevoie dans les Hauts-de-Seine. L'un d'entre eux est en primaire à l'école Pierre de Ronsard. Problème : la section britannique de cette école élémentaire sera transférée à Nanterre l'année prochaine. "Nous espérions pouvoir mettre nos deux enfants dans la même école mais ce ne sera pas possible."
Les sections internationales concernent des élèves issues de familles bilingues ou de retour d'expatriation. "Il ne s'agit pas de classes à part entière mais les enfants de la section ont des heures en dehors de leurs classes respectives lors desquelles un enseignant leur fait cours dans la langue des parents", précise Nathaly Ledermann, adjointe en charge de l'Education. À Courbevoie, trois établissements différents proposent la section internationale britannique : une école maternelle, une élémentaire et un collège.
Pour les parents, l'Etat propose deux solutions. La première, intégrer la section britannique de l'école à Nanterre. "Ce serait un cauchemar logistique pour nous en tant que parents", commente Jonathan Dalon. "Notre benjamin est en maternelle et encore scolarisé à Courbevoie."
Deuxième alternative : rester à Courbevoie pour aller dans une section internationale américaine. Là aussi, cela pose problème pour le père de famille. "L'anglais britannique et l'américain sont deux manières différentes de parler Anglais. Beaucoup de mots différents entre les deux", estime-t-il. Par ailleurs, il indique que certaines références historiques sont très différentes selon les cultures. "Par exemple, ce que les Américains appellent leur Guerre d'Indépendance se nomme la Rébelion pour les Britanniques."
La Ville de Courbevoie soutient les parents
La décision a été entérinée par un arrêté du 23 janvier dernier pris par le préfet des Hauts-de-Seine en relation avec le rectorat. Depuis les parents se mobilisent. La Ville de Courbevoie les accompagne. Le 9 février, son maire LR Jacques Kossowski a décidé de saisir le Conseil d'Etat en déposant un recours.
"Cette décision va impacter la vie d'une cinquantaine d'élèves de primaire et de maternelle", selon son adjointe en charge de l'Education, Nathaly Ledermann. La commune dénonce notamment une décision unilatérale "où ni élus, ni parents ni enseignants n'ont été consultés", estime-t-elle. Elle juge cette décision "incohérente" d'un point de vue pédagogique. "Depuis le mois de janvier, nous recevons des courriers de parents paniqués à l'idée de devoir transférer leurs enfants sur une école à Nanterre pour pouvoir rester en section britannique", poursuit l'élue.
Face à la décision de l’Etat de fermer la section internationale britannique, @VilleCourbevoie dépose un recours devant le Conseil d’Etat car dans cette histoire ni les enfants, ni les parents, ni les enseignants, ni les élus locaux ne sont écoutés. Nous irons jusqu’au bout. 🇫🇷🇬🇧 pic.twitter.com/efHtYhU6t7
— Jacques Kossowski (@jakossowski) February 9, 2024
L'académie de Versailles répond
Dans un communiqué commun, le rectorat de l'académie de Versailles et le préfet de Hauts-de-Seine estiment que : "L’Etat et la Direction des Services Départementaux de l’Education Nationale sont particulièrement soucieux de la continuité de parcours des élèves."(...) Les enfants de Courbevoie, actuellement intégrés au dispositif expérimental de SI britannique en maternelle, se verront proposer la poursuite du parcours en SI américaine à Courbevoie ou en SI britannique à Nanterre."
La communication assure également que des échanges "fructueux" ont eu lieu entre l'Etat, les collectivités territoriales concernées et les parents d'élèves.