Vendée Globe : 3 questions à Stéphane Le Diraison en direct du cap Horn !

Le skipper de Time for Oceans a franchi le cap Horn ce mercredi 13 janvier à 14 heures. Stéphane Le Diraison a partagé avec nous sa joie et sa fierté, quelques instants après avoir atteint son objectif. Il navigue ce soir en 18e position.

Vous venez de franchir le Cap Horn, tout un symbole ?

Je l’ai passé à 14 heures, (heure Française). C’est plein de choses le Cap Horn. Le sentiment de rentrer dans les livres que je lisais, les récits de marins, les courses que j’ai suivies. J’ai l’impression de le connaître mais là c’est une sensation particulière, celle de rentrer dans son rêve. C’est la première fois que je le passe en vrai !

Il n’a pas été facile à atteindre. Il y a eu des conditions très difficiles dans le Pacifique. Je ne comprends pas ce qui a pris à Magellan de choisir ce nom là pour le Pacifique ! Il n’a pas dû voir la même chose que moi. Je me suis fait tailler en pièces par des successions de dépressions dont une très forte avec des vents allant jusqu’à 60 noeuds et des vagues de huit ou 10 mètres. Et cela n’en finissait pas, j’ai passé une semaine avec des voiles de tempête et deux jours dans les flammes de l’enfer ! Et à quatre jours du Horn, j’ai encore pris une autre dépression.  

Le franchissement du Cap Horn est un vrai sentiment de délivrance, ce troisième cap qui referme les mers du Sud. Maintenant c’est le cap au Nord, celui qui ramène à la maison et qui me rapproche notamment de mes enfants.

Dans cette video prise lors du passage du Cap Horn, le navigateur de Boulogne-Billancourt nous fait partager sa joie.

Moralement, comment avez-vous traversé ces moments difficiles ?

Moralement, j’ai atteint mes limites. C’était le bout du bout de ce que je pouvais endurer. Je suis allé chercher mes limites. Je les ai dépassées, j’ai franchi un obstacle qui me paraissait quasiment insurmontable. C’est un grand sentiment de fierté, de joie, d’accomplissement. Passer le Cap Horn est une grande décharge émotionnelle. Le passage de ce cap est un symbole très fort qui m’a permis de tenir. C’était un vrai objectif, une obsession. Je me répétais, transi de froid dans ma cabine Cap Horn Cap Horn… Je veux faire partie de la famille restreinte des cap-horniers en solitaire.

La course n’est pas encore finie, comment vont se passer les prochaines semaines ?

La météo s’annonce plutôt pas mal avec un vent qui devrait me permettre de remonter assez vite au nord la première semaine. Au large du Brésil à priori je n’aurai pas beaucoup de vent. Les Sables-d’Olonne, ce n’est pas encore pour demain ! Il faudra franchir l’anticyclone de Sainte-Hélène qui m’a bien embêté à l’aller et qui est encore là pour le retour mais en tous les cas les conditions seront beaucoup plus clémentes. J’attends avec impatience la remontée des températures d’ici quatre jours J’avoue en avoir marre d’avoir l’onglet. Cette nuit il faisait 6° dans la cabine et pendant les tempêtes dans le Pacifique, c’était du vent qui venait des zones polaires absolument glacial. Il y a même eu de la neige tout était gelé. 

Le bateau a souffert. Nous avons souffert ! Dès que ce sera possible, je vais avoir à réparer un certain nombre de choses. Je vais devoir monter en haut du mât pour resserrer des choses et d’autres. Maintenant il faut que j’arrive à me reposer et à m’alimenter. Au niveau nourriture, je vais devoir me rationner car j’avais prévu un tour du monde plus rapide. 

Je sais que les quatre semaines qu’il me reste environ pour rejoindre les Sables-d’Olonne seront exigeantes mais le plus dur est passé.

 

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