A Boulogne-Billancourt, l'office du tourisme propose des parcours découvertes autour de l'architecture des années 1930. La ville offre en effet un patrimoine important issu de ces années. Certaines réalisations sont même signées Le Corbusier.
A Boulogne, il n'y a pas que des mamies qui conduisent des Mini, il y a aussi un extraordinaire réservoir de bâtiments des années 1930. Pourquoi là ? Parce qu'à l'époque, il reste des terrains à construire en lisière de Paris. Une aubaine pour les esthètes aventureux en quête d'un toit. Les voilà alors à tu et à toi avec des architectes anticonformistes.
"Ils étaient décriés car ils utilisaient un matériaux moderne qui était le béton alors que le béton était réservé encore à l'époque pour des bâtiments industriels. L'autre point est qu'ils ont retiré le décor. Ce n'est plus le beau dans l'utile, mais l'utile dans le beau", explique Marjorie Sauvage, médiatrice culturelle.
Esthétique moderne
Une esthétique moderniste inspirée des machines à vapeur, des paquebots, de la marine. Car voici l'heure des gars qui ont de la narine. Ils reniflent le progrès et s'appellent Georges-Henri Pingusson, Robert Mallet-Stevens ou Le Corbusier et ses principes :"Le premier, c'est le toit-terrasse, le toit-jardin. Le deuxième, c'est la fenêtre bandeau qui s'étire sur toute la longueur de la façade pour un meilleur éclairage et une meilleure aération. Et la maison ne repose pas à même le sol mais sur un pilotis", raconte Marjorie Sauvage.
Le Corbusier vit et travaille ici de 1934 jusqu'à sa mort, en 1965. Il se choisit les deux derniers étages, baignés de lumière. Cuisine équipée, chauffage, salle de bain. Pour l'époque, c'est un tour de force. Depuis 2 ans, les parties privées et l'atelier sont restaurés.
"Ce sont des sondages réalisées par une restauratrice de peinture murale pour dégager toutes les couches successives de ces éléments", indique Bénédicte Gandini, architecte - Fondation Le Corbusier.
Bientôt des visites
"Corbu" n'a qu'un but : inventer des machines à habiter. Tant pis si ce n'est pas super confortable, pas super humain non plus, plutôt chaud l'été et froid l'hiver."Il est toujours dans l'idée de rechercher des matériaux nouveaux, les tester. Il va tellement vite que souvent les matériaux ne sont pas adaptés. Il les abandonne et essaie avec autre chose évidemment", explique Bénédicte Gandini.
La fondation Le Corbusier organisera des visites, dès que le chantier sera terminé, en septembre prochain.