On a appris lundi qu'un homme détenu à la maison d'arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis) a appelé de sa cellule un commissariat parisien pour menacer un policier qui, selon lui, s'en prenait injustement à son frère.
Samedi soir, le commissariat du XVIIe arrondissement de Paris reçoit un coup de fil assez inédit: l'homme au bout du fil assure être incarcéré et demande à parler à l'un des responsables de la brigade anti-criminalité. Une fois en contact avec ce responsable, il lui explique "qu'il faut que l'un des policiers de son service arrête d'embêter son frère ou sinon il s'occuperait de lui".
De rapides investigations permettent d'isoler le numéro d'un téléphone portable, géolocalisé au niveau de la maison d'arrêt de Villepinte. Prévenue, l'administration pénitentiaire parvient à mettre la main sur le portable en question et sur son détenteur.
Un surveillant de la maison d'arrêt de Villepinte a été déféré ce week-end devant un juge d'instruction de Bobigny, Il a reconnu devant les policiers avoir fourni depuis le début de l'année une dizaine de portables aux prisonniers pour lesquels il se faisait payer "une cinquantaine d'euros" chacun.
Les enquêteurs soupçonnent également ce surveillant d'avoir remis de la drogue aux détenus. La juge d'instruction les a suivis sur ce point, en mettant en examen le surveillant de prison pour trafic de stupéfiants. Il a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer son métier et de se rendre dans un établissement pénitentiaire.