Valérie Pécresse a présenté jeudi 21 juin son "plan banlieue", pour "que les quartiers populaires ne deviennent plus des quartiers ghettos". Entre autres mesures : un plafond de 30% de logements sociaux, l'ouverture de lycées le soir et week-ends ou le triplement des micro-crédits.
Le plan est présenté comme un "pacte pour les quartiers populaires" d'un montant de "3,2 milliards sur 5 ans". Il est "issu de la frustration à la suite du rapport Borloo de voir que l'Etat ne saisit pas la balle au bond", a expliqué la présidente (LR) de la région Ile-de-France lors d'une conférence de presse au Conseil régional à Saint-Ouen. "C'est une réponse au cri d'alarme des élus et des habitants des quartiers populaires".
Ce plan reprend une série de mesures déjà votées: "le dispositif anti-ghetto", c'est-à-dire l'arrêt du financement du logement très social dans les communes qui ont déjà 30% de logements sociaux, la création de 100 quartiers écologiques et innovants sur 10 ans, la création de 32 internats, un "bouclier de protection" avec le déploiement de la vidéo-sécurité, l'offre de 20.000 stages aux étudiants, la création de 100 maisons de santé pour lutter contre les déserts médicaux.
Je veux ramener de l'autorité et de la mixité dans les quartiers populaires. Il faut en finir avec les politiques de saupoudrage à coups de milliards d'euros et enfin avoir le courage de casser les ghettos qui nourrissent la délinquance, le communautarisme et la radicalisation. pic.twitter.com/s8etEHjMx9
— Valérie Pécresse (@vpecresse) 21 juin 2018
Expérimentations
Parmi les nouvelles mesures, qui seront débattues en séance du conseil régional début juillet, une vingtaine de lycées vont expérimenter l'ouverture le soir, le week-end et pendant les vacances, pour du soutien scolaire, des activités culturelles et sportives, de l'aide aux parents.
Le plan comprend aussi une aide majorée de 50% pour les maires des quartiers populaires pour construire ou rénover des postes de police municipale, un passeport numérique pour les personnes qui ne sont pas capables d'utiliser internet, la création de 1.000 stages "Jeux Olympiques" pour les jeunes Franciliens, la gratuité du pass Navigo pendant une semaine pour les stages de 3e des élèves de quartiers populaires.
La région veut aussi investir 10% des crédits régionaux dédiés aux projets de renouvellement urbain pour la construction d'"équipements interquartiers", et parvenir d'ici 2022 à ce que 100% des 30.000 décrocheurs scolaires d'Ile-de-France soit recontactés et que 50% d'entre eux soient inscrits dans une structure de réinsertion.
"Plan improvisé pour les médias"
Elle prévoit aussi de tripler le nombre d'entrepreneurs accompagnés par le microcrédit (soit 6.000 d'ici 2022), dont 50% issus des quartiers populaires.
Le groupe Ensemble Ile-de-France (ex-groupe PS) a dénoncé dans un communiqué un "plan improvisé pour les médias" dans lequel il est difficile de "trouver des mesures concrètes et nouvelles", rappelant notamment que "depuis 2015, aucune mesure coercitive n'a été prise contre les communes présentant un déficit de logements sociaux".