Deux semaines après l'entrée en vigueur du nouveau confinement, le Premier ministre a pris la parole ce jeudi soir. Jean Castex a annoncé le statu quo jusqu'au 1er décembre dans la région, comme dans le reste du pays.
Aucun changement donc, dans aucun secteur d'activité ni pour aucune frange de la population, malgré les souhaits de nombre de franciliens, à commencer par les commerces.
Commerces et restaurants
Si le Premier ministre dit comprendre l'inquiétude des commerçants à l'approche des fêtes de Noël, les magasins jugés non-essentiels ne pourront pas rouvrir avant le 1er décembre. D'ici là commandes en ligne, drive, click and collect resteront donc la seule solution pour permettre aux petits commerces de ne pas mettre la clé sous la porte.Afin de les aider le gouvernement annonce la création d'un dispositif pour les bailleurs afin d'alléger les loyers des commerçants au mois de novembre. "Nous mettrons en place un crédit d'impôt de 50% du montant des loyers pour tous les bailleurs qui renoncent aux loyers du mois de novembre pour les entreprises qui ont jusqu'à 250 salariés et qui sont fermées", a affirmé Bruno Le Maire
Si ces derniers peuvent espérer entrevoir une reprise d'activité à partir du 1er décembre, il n'en sera pas de même pour les restaurants. Ainsi "les bars, les restaurants et les salles de sport resteront fermés en cas d'allègement" des mesures actuelles. "Toutes les mesures économiques massives annoncées au début du mois continueront de s'appliquer dans les 15 jours qui viennent" a abondé de son côté le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, "les commerces fermés administrativement ont droit à une aide jusqu'à 10 000 euros, l'activité partielle, l'exonération des charges sociales".
? Un éventuel allègement du confinement le 1er décembre sera "strictement limité" aux commerces, a précisé le Premier ministre. Les bars, les restaurants et les salles de sport resteront fermés en cas d’allègement.https://t.co/mn6txADvs8 pic.twitter.com/QManjSxghj
— franceinfo (@franceinfo) November 12, 2020
Une prolongation "exceptionnelle" des droits à l'assurance-chômage pour les chômeurs en fin de droit "le temps du confinement", comme au printemps sera également mise en place. "Pour les demandeurs d'emploi qui arrivent en fin de droit, tout doit être fait pour éviter le risque de bascule dans la précarité. C'est pourquoi j'ai demandé à la ministre du Travail de proposer aux partenaires sociaux (...) de reconduire le dispositif de prolongation exceptionnelle des droits à l'assurance chômage pour les chômeurs qui sont aujourd'hui en fin de droit et ce le temps du confinement", a déclaré Jean Castex. Concrètement, "un demandeur d'emploi dont les droits auraient dû s'éteindre fin novembre continuera à toucher son allocation au mois de décembre", a précisé Elisabeth Borne.
Education nationale et universités
Depuis lundi les lycées peuvent proposer un suivi des cours par demi-groupes afin d'éviter le brassage des élèves. Ainsi les classes sont divisés entre ceux pouvant lui les cours à l'école et ceux qui suivent les cours à distance, et ce jusqu'à la fin de l'année civile. Le Premier ministre invite néanmoins les structures qui le peuvent à continuer à accueillir les élèves en présentiel. Les académies de Versailles, Paris et Créteil ont mis en place des cellules de continuité pédagogique.Aucune mention n'a été faite pour les collèges malgré les demandes de certains établissements. Au primaire la situation reste inchangée.
Le ministre de la Santé a par ailleurs annoncé que le corps enseignant serait désormais considéré comme prioritaire pour effectuer des tests rapides. Olivier Véran a indiqué la possibilité pour les professeurs de se faire tester dans les établissements scolaires, grâce à des tests antigéniques qui seront mis à leur disposition.
Dans les universités, Jean Castex s'est montré inquiet pour la précarité dans laquelle vive nombre d'étudiants. "Nous sommes attentifs à la situation d'isolement des plus jeunes et en partie des étudiants dont les établissements n'assument plus leurs enseignement qu'à distance", a dit le Premier ministre, précisant que dans les prochains jours chacune de plus de 100 cités universitaires d'Île-de-France disposeraient de deux référents étudiants pour "renforcer le travail des Crous".
Plus de contrôles
Depuis 30 octobre, près 90 000 verbalisations ont été dressés, dont 30% en Île-de-France, soit à peine plus de 29 000. Jean Castex a affirmé que les contrôles seront renforcés dans la région. Gérald Darmanin a de son côté adressé un message aux préfets leur demande d'intensifier les vérifications de motifs de déplacement des franciliens. Ainsi des patrouilles mobiles et des points fixes seront accrus dans les prochains jours.Une attestation pour se déplacer nécessaire au-delà du 1er décembre
Une attestation pour se déplacer sera toujours nécessaire au-delà du 1er décembre, même si une amélioration des indicateurs de l'épidémie de coronavirus permettraient un allègement du confinement, a indiqué Jean Castex.Les fêtes de fin d'année
Ce jeudi soir, l'ARS a enregistré 6 566 personnes actuellement hospitalisées dont 1 113 en réanimation. Si le taux d'incidence s'est légèrement contracté, le gouvernement martèle qu'il est impératif de continuer à rester vigilant et à ne pas diminuer les efforts. Jean Castex a dit espérer que le fléchissement des chiffres enregistré ces derniers jours, se confirme dans la semaine à venir. Dans le cas contraire un durcissement des mesures sera envisagée.En ce qui concerne les fêtes de fin d'année "Celles-ci ne pourront pas se tenir de la même manière que d'habitude. On pourra bien sûr retrouver les siens, mais il ne serait pas raisonnable d'espérer pouvoir organiser cette fête à plusieurs dizaines de personnes, notamment pour le réveillon du 31 décembre", a indiqué Jean Castex.