Le public a pu découvrir ce week-end la fascinante oeuvre du grand facteur d’orgue autrichien Rieger. Cet instrument de 15 mètres de hauts et 20 mètres de large, est d’abord destiné au répertoire symphonique.
La Philharmonie de Paris a consacré les 6 et 7 février un week-end entier de concerts, ciné-concerts, visites et ateliers à son nouvel orgue, un instrument "sans équivalent dans le monde", selon l'organiste Bernard Foccroulle.
"L'acoustique est magnifique, exceptionnelle", a confié le directeur du Festival lyrique d'Aix-en-Provence, qui est également organiste et jouera pendant le week-end. "Je ne vois pas dans le monde, en salle, un équivalent."
L'orgue est officiellement inauguré un an après l'ouverture de la Philharmonie, un temps nécessaire à l'installation et au réglage du mastodonte de 6.055 tuyaux (91 jeux), doté de quatre claviers et de deux consoles, l'une située derrière les tuyaux qui surplombent la grande salle, l'autre, mobile, pouvant être utilisée directement sur la scène.
L'instrument, conçu par le facteur d'orgue français Michel Garnier pour l'entreprise autrichienne Rieger, s'intègre dans l'architecture de la salle. Les tuyaux sont en grande partie dissimulés par un grand panneau mobile.
Lorsque l'organiste joue, il ouvre de multiple volets qui dévoilent les tuyaux comme par magie. Ces volets s'ouvrent plus ou moins, permettant de moduler la puissance du son et d'introduire d'infinies nuances.
Après l'installation physique de l'instrument, plusieurs équipes ont travaillé pendant la nuit, pendant sept mois, dans le calme absolu, à l'harmonisation de l'orgue tuyau par tuyau. Un premier concert a étrenné l'orgue le 26 octobre dernier, alors que le travail d'harmonisation était effectué aux deux tiers.
Quatre des plus grands organistes du moment se sont relayés pour le récital d'orgue inaugural le samedi 6 février: Bernard Focccroulle, Philippe Lefebvre, Olivier Latry et Wayne Marshall.
Le programme comprend de grands classiques de l'orgue (une Fantaisie et Fugue de Bach, la "Danse macabre" de Camille Saint-Saëns) et des oeuvres
d'organistes célèbres (Pierre Cochereau, Charles-Marie Widor...).
Dimanche, le grand organiste Vincent Warnier a interprété avec l'Orchestre national de Lyon des oeuvres de Bach, Copland, Ligeti et Richard Strauss.
Le public a pu découvrir l'orgue avec les improvisations du compositeur et organiste Thierry Escaich sur le film muet "Le Fantôme de l'Opéra". Le groove du trio new-yorkais formé par Larry Goldings avec Peter Bernstein et Bill Stewart ont pris le relais.
Des ateliers ainsi que les journées portes ouvertes au Conservatoire qui jouxte la Philharmonie ont permis au public de découvrir d'autres orgues.
► VOIR le reportage d'Isabelle Dupont et Nicolas Metauer