La manifestation des lycéens et étudiants contre le projet de loi sur le travail a dégénéré jeudi après-midi à Paris, avec deux voitures incendiées et 15 personnes interpellées en marge du cortège, a-t-on appris de source policière.
Dans toute la France, étudiants, lycéens et salariés participaient à une nouvelle journée de mobilisation contre le projet de loi controversé modifiant le droit du travail à l'occasion de sa présentation en Conseil des ministres.
Le cortège parisien, sous tension depuis le départ, a dégénéré dans l'après-midi. "Police partout justice nulle part", "Tous à l'Assemblée", ont lancé des manifestants cagoulés, qui ont joué au chat et à la souris avec les CRS avant d'être finalement dispersés à coups de gaz lacrymogène.
Deux voitures ont été incendiées et 15 personnes interpellées en marge du défilé. Deux policiers ont également été blessés, selon une source policière, qui a donné une première estimation sur le nombre de manifestants entre 4.800 et 5.200 personnes.
Les pompiers viennent d'arriver avenue Bosquet #LoiTravail pic.twitter.com/vgYLRkyfIz
— helenesergent (@helenesergent) 24 mars 2016
Sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on peut par ailleurs voir un policier frappant un jeune. La scène se déroule, selon des étudiants, devant le lycée parisien Henri-Bergson, dans le 19e arrondissement de Paris. Les images montrent un jeune à terre, relevé par un policier qui crie "lève toi !". Alors qu'il est en train de se relever, tenu par deux policiers, un des fonctionnaires lui assène un coup de poing violent. La "police des polices" a ouvert une enquête jeudi pour faire la lumière sur cet incident.
► Le jeune manifestant qui a reçu un coup de poing raconte la scène à Francetvinfo
Alors que la loi Travail était présentée ce jeudi au Conseil des ministres, l'Education nationale a annoncé le blocage de 57 lycées en France. L'UNL a quant à elle chiffré à 150 le nombre de lycées bloqués en France, 40 mobilisés à Paris.
Le bâtiment principal de Sciences Po Paris était bloqué ce jeudi matin par une cinquantaine d’étudiants qui demandent toujours le retrait du projet de loi travail.
►Voir le reportage de Bertrand Lambert et Marie Chambrial