Selon les élus locaux, la gare de triage de Drancy-Le Bourget menacerait l'environnement et la santé de ses riverains.
La gare de triage de Drancy est-elle dangeureuse?
La gare de triage de Drancy est-elle dangeureuse?
Les activités industrielles de la gare de triage de Drancy-Le Bourget en Seine-Saint-Denis feraient courir des risques mortels aux 220 000 personnes qui résident près de la gare. Les élus locaux appellent au déménagement de la gare de triage.
Selon un rapport confidentiel de la Driee, la Direction Régionale et Interdépartementale de l'Environnement et de l'Energie que se sont procurés les maires de Drancy, Dugny et Le Bourget, des matières dangeureuses sont triées et un accident ferrovière serait plus grave que la catastrophe d'AZF.
La gare de triage de Drancy en chiffres
150 à 300 milles wagons triés/an
20 800 wagons contenant des matières dangeureuses triés en 2010 (selon la DRIEE)
11 500 wagons triés en 2011 (selon la SNCF)
2080 wagons triés en 2011 considérés comme « très dangereux »
Compositions des wagons
70% d' hydrocarbures inflammables
10% de chlore ou l'ammoniac
20% matières explosives, toxiques et radioactives (notamment UF6)
Parmi les produits toxiques triés à Drancy
Ammoniac anhydré, Chlore, Dioxyde de soufre, Acrylonitrile stabilisé, Butanol, Acétate de butyle, Alcool éthylique, Éther éthylbutylique, Huile à diesel, Huile de chauffe, Gazole, Alcool méthylique, Toluène, Hydrocarbures gazeux, Dicyclopentadiène, Styrène monomère stabilisé, Engrais au nitrate d'ammonium, Dioxyde de carbone-liquide réfrigéré, N-Éthylaniline, Hexène-1 Hydroxyde d'ammonium, Acide butyrique, Tétrapropylène.
Ces produits sont toxiques, inflamables, radioactifs ou explosifs. 10% sont mortels ou extrement dangeureux pour la santé.
Au vu des produits triés et de la zone d'habitation dense, la Driee, établit 3 "zones de dangers à risques létaux" avec effet rapide sur la population.
entre 600 et 2 600 mètres (soit 220 000 habitants)
correspondant « aux effets létaux majorants en cas d'une brèche de 2 cm dans un wagon de chlore ou de rupture totale du wagon de chlore »
entre 250 et 600 mètres (soit 32 000 habitants)
dans laquelle « les probabilités sont élevées que se produisent des effets létaux liés à des produits toxiques dont certains transitent en grands volumes sur les aires de triage »
250 mètres (soit 12 000 habitants)
correspondant « aux effets de l'ensemble des produits inflammables, toxiques et vraisemblablement radioactifs, dans laquelle les probabilités sont très élevées que se produisent des phénomènes dangereux comme des incendies, explosions, etc ».
Visualisez la zone concernée en cliquant sur ce lien
Le maire de Drancy Jean-Christophe Lagarde, Vincent Capo-Canellas, sénateur-maire du Bourget et André Veussière, maire de Dugny estiment qu'ils existent des risques mortels pour la population. D'autant plus que plusieurs lycées, écoles, collèges, université, hôpital, aéroport et centre commercial se trouvent à proximité.
Ils soulignent également que les dispositifs d'alerte mis en place par la SNCF sont défaillants. Le 5 décembre 2011 dernier, lors d'une alerte chimique, les pompiers ont été prévenus 2 heures après le début de l'alerte chimique, la mairie 3 heures.
Jean-Christophe Lagarde, maire de Drancy, affirme que les populations riveraines ne sont pas au courant des risques sanitaires.
Les maires de Drancy, du Bourget et de Dugny exigent le contournement de la zone urbaine et souhaitent que la gare de triage s'installe hors de la zone urbaine.
Contacté, Réseau Ferré de France (RFF), propriétaire des terrains a expliqué que les trains de matières dangereuses ne restent en effet que quelques heures sur le site de Drancy-Le Bourget. "La priorité permanente est de maintenir la maîtrise des risques", a déclaré un porte-parole.
"Des périmètres de protection définis par l'Etat ont été mis en place", a-t-il
ajouté, précisant que pour les habitations incluses dans ces périmètres, "des procédures d'alerte ont été prévues".
"Nous ne sommes par fermés à l'idée de déplacer le site de triage mais ce n'est pas quelque chose qui se fait en quelques mois. Cela doit se faire en concertation avec tous les partenaires, c'est complexe, coûteux et long", a expliqué RFF.
Voir le reportage de Valentine Ponsy et Didier Meunier.