Stable à Paris, la gauche se renforce partout en périphérie, même dans les Hauts-de-Seine.
Au lendemain de ce premier tour des élections législatives, la carte politique de l'Ile-de-France n'est pas totalement bouleversée, et il est également probable qu'on la reconnaîtra
encore au lendemain du second tour, dans une semaine. Mais la gauche, et surtout le P.S, peuvent être satisfaits.Les résultats sont satisfaisants à peu près partout.
Paris d'abord: rien de très spectaculaire à Paris où la droite a "sauvé les meubles".
Claude Goasguen a été réélu dès le premier tour dans sa circonscription du 16ème arrondissement. François Fillon est en ballotage très favorable (48,6%) dans le 7ème.
Et le rapport droite/gauche en nombre de circonscriptions restera sans doute le même.
Mais , progressivement, de scrutin en scrutin, depuis plus de dix ans désormais, la gauche renforce ses positions à Paris en nombre de voix.
Près de Paris, en petite couronne, ce sont d'abord les Hauts-de-Seine qui attirent l'attention: l'UMP, dont c'est un bastion réputé imprenable depuis toujours, accuse un net recul par rapport à 2007 au premier tour des législatives. L'UMP fait les frais de ses divisions et pourrait même perdre Asnières-Colombes-sud au profit du PS qui progresse.
Globalement, le Parti socialiste augmente son résultat avec 24,67% contre 19,45% en 2007 (environ 27.000 voix en plus) sans toutefois créer de déferlante en sa faveur.
Autre enseignement, qui se retrouve beaucoup autour de Paris: les communistes et apparentés sont en difficulté, chaque fois menacés par le PS.
Ainsi, en Seine-Saint-Denis, où la gauche gagne du terrain, le parti socialiste devance et menace des "historiques", comme Jean-Pierre Brard à Montreuil ou Patrick Braouezec à Saint-Denis.
Dans le département, les socialistes marquent aussi des points contre la droite comme face au député sortant Eric Raoult.
Dans le Val de Marne, département historique de la gauche, autrefois sorte de "boucle" de la "ceinture rouge de Paris" plusieurs députés UMP sortants sont en mauvaise posture et là encore, dernier député communiste du département pourrait se faire évincer par un candidat d'union MRC-PS.
Dans le Val-d'Oise, qui ne compte actuellement qu'un seul député socialiste, les candidats de gauche ont réalisé une percée notable au premier tour des législatives,
qui pourrait leur permettre de ravir plusieurs sièges à l'UMP.
Dans les Yvelines, département traditionnellement acquis à la droite, le parachutage de
l'ancien conseiller spécial et "plume" de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, pourrait donner lieu à une triangulaire, le dissident UMP devant annoncer lundi sa décision de se maintenir ou non.
Les anciens ministres (UMP) Valérie Pécresse et David Douillet sont en ballottage
favorable dans les Yvelines, tandis que la seule élue de gauche de ce département de l'ouest parisien, l'écologiste Anne Poursuite, devance son rival de droite de 11 voix seulement.
A gauche où la progression là aussi est notable, Benoit Hamon, dans une circonscription
difficile des Yvelines, aborde le second tour avec un peu moins de sérénité mais en ballottage favorable aussi.
Les ministres Manuel Valls et François Lamy abordent le deuxième tour en position
de force à l'issue du scrutin de dimanche dans l'Essonne, tandis que l'ex-porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet, est talonnée par son rival du PS. Là aussi, dans ce département, la gauche affirme son ancrage, scrutin après scrutin, chaque fois un peu plus fort.
La Seine-et-Marne enfin est sans doute, avec Paris, le seul endroit de la région où la droite puisse trouver un peu de réconfort, même si les positions de la gauche, comme ailleurs, sont confortées. On craignait, et l'UMP plus encore, en Seine-et-Marne, une ou plusieurs triangulaires avec le Front National. Il n'y en aura pas. Et le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé est soulagé, il est en ballotage favorable