Mouvement de grève inédit dans le célèbre cabaret parisien. Les danseuses réclament des salaires décents.
Les danseuses du Crazy Horse ont entamé en début de semaine une grève pour obtenir une rémunération à la hauteur de leur prestation. Depuis mardi, les spectacles sont annulés.
6 jours par semaine elles assurent deux représentations chaque soir avec, pour seul vêtement, des jeux de lumière. Des conditions de travail bien particulières qui, selon les danseuses, ne sont pas prises en compte par la direction de cette institution pourtant prestigieuse.
"Cela fait des années qu'on leur demande d'avoir un peu plus de considération pour notre métier. Notre salaire ne tient pas du tout compte de la charge de travail qui est la nôtre et de notre nudité", explique la déléguée syndicale des danseuses, Suzanne Durand, alias "Liv mee not".
Une danseuse du célèbre temple parisien du "nu chic" gagne en moyenne moins de 2.000 euros net par mois, "le salaire plus bas du métier à Paris", selon elles.
C'est la première fois que le Crazy Horse affronte un mouvement social. Un accord avec la direction n'ayant toujours pas été trouvé, les salariées ont donc voté la grève à la quasi unanimité. La direction n'a pas souhaité s'exprimer.
Crée en 1951 par Alain Bernardin, le Crazy Horse se démarque des cabarets à plumes de la capitale en habillant les corps de ses danseuses par des projections de motifs (zébrures, pois...) et en faisant appel à des personnalités tels que Arielle Dombasle, Dita von Teese ou Clotilde Courau. Il a été racheté en 2005 par des investisseurs belges, Philippe Lhomme et Yannick Kalantarian, personnalités du spectacle et des médias.