Le gouvernement menace de substituer les forces de l'ordre aux grévistes, les agents de sûreté continuent la grève
Roissy : la grève des agents de sûreté se poursuit. Sous la menace gouvernementale de substituer les forces de l'ordre aux grévistes, les agents de sûreté des aéroports entament mercredi leur sixième jour de grève consécutif, entraînant quelques retards à Roissy.
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Grève des agents de sûreté à Roissy.
Grève des agents de sûreté à Roissy. Plusieurs heures d'attente avant de passer les contrôles de sécurité.
Roissy : la grève des agents de sûreté se poursuit. Sous la menace gouvernementale de substituer les forces de l'ordre aux grévistes, les agents de sûreté des aéroports entament mercredi leur sixième jour de grève consécutif, entraînant quelques retards à Roissy.
Les grévistes réclament des négociations pour l'ensemble de la branche sur les conditions de travail et salaires (en moyenne entre 1.100 et 1.400 euros, selon les syndicats, 1.600 selon le patronat). Les agents poursuivent leur mouvement pour obtenir notamment une hausse de salaire de 200 euros.
Les files d'attente s'allongent mercredi matin au terminal
Après l'échec des discussions menées mardi sous l'égide d'un médiateur nommé par le gouvernement, les salariés grévistes réunis ce matin en assemblée générale doivent participer aujourd'hui à une réunion de conciliation.
Le conflit des agents de sûreté entre dans son 6ème jour |
Pour le rappel des faits : Voir les reportages de Maud de Bohan et de Didier Jan, ci-contre.
>Lire aussi l'article du mardi 20 décembre
Portrait de grévistes sur le site de Roissy
A l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle
Outre de meilleurs salaires, les grévistes réclament le respect
Propos recueillis par les journalistes de L'AFP
Horaires décalés, voyageurs agressifs, pressions au rendement: au-delà d'une augmentation de salaire, les agents de sûreté, en grève depuis six jours, réclament une reconnaissance de leur métier et dénoncent leurs conditions de travail.
Tous refusent de donner leur nom. Par peur de représailles de leurs employeurs, disent les grévistes interrogés mardi à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, le plus touché par le mouvement avec Lyon.
"Nous gagnons 1.543 euros bruts par mois. Avec cela nous travaillons le dimanche, nous avons des horaires décalés, nous commençons parfois à 04H00 du matin et sur une vacation, 2.000 passagers passent sous le portique", détaille une gréviste qui travaille depuis dix ans pour
"Nous sommes mal vus par les passagers parce que nous effectuons des palpations.
Ce qu'ils ne savent pas c'est que certaines palpations sont décidées de façon informatique. Le quotas de palpations a augmenté de 20% alors que nous sommes moins nombreux qu'avant", renchérit un collègue.
"On nous demande de faire passer les passagers de plus en plus vite, c'est du commercial avec une option sûreté. C'est dangereux", insiste une salariée de 58 ans.
"Nous ne sommes pas des enfants gâtés. Nous faisons un vrai métier qui a son importance pour la sûreté des gens. La preuve, c'est que le gouvernement s'est aperçu qu'on ne peut pas nous remplacer par n'importe qui puisqu'il demande aux policiers de le faire", sourit un autre salarié d'ICTS.
Avant son recrutement, tout agent reçoit un double agrément des ministères de l'Intérieur et de la Justice. "Si nous sommes fiché au STIC (ndlr: Système de traitement des infractions constatées) ou quelqu'un de notre famille, même pour un accident de voiture, on nous retire cet agrément et on perd notre job", affirme un gréviste.