Le Ministre s'est rendu dans le quartier Zola-Robespierre où les riverains luttent contre les dealers
Claude Guéant à Saint-Ouen contre les dealers
Le ministre de l'intérieur s'est rendu ce matin dans le quartier Arago pour répondre à la colère des habitants, excédés par le trafic de drogue. Des riverains qui ont mulitplié ces derniers mois, les actions symboliques pour reconquérir leur cité. Le ministre a promis de les aider.
Saint-Ouen : les habitants contre les dealers
Un petit groupe d'habitants de Saint-Ouen multiplie depuis 5 mois, les initiatives pour occuper le terrain face aux dealers. Ils dénoncent la loi du silence et réclament des renforts de police. Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant était sur place ce matin.
Rue Emile Zola à Saint-Ouen, les dealers n'hésitent pas à s'installer dans les halls d'immeubles. Excédés, les riverains s'organisent. Depuis cinq mois, ils ont déclaré la guerre au trafiquants de drogue. Aujourd'hui, le Ministre de l'Intérieur est venu à leur rencontre. "
Je vais nettoyer ce quartier du deal de drogue, c'est quelque chose qui est impératif", a assuré Claude Guéant. "Je veux tendre la main aux habitants qui ont dit 'nous, la drogue, ça suffit, on veut vivre tranquillement, les dealers, dehors', le devoir de l'Etat c'est de répondre à cette mobilisation citoyenne" .
Il a annoncé plusieurs mesures pour venir en aide aux riverains, notamment l'envoi de CRS pour renforcer les effectifs locaux ainsi que la mise en place d'un référent policier et d'un numéro d'appel téléphonique gratuit et anonyme
Il a également souligné sa volonté de travailler avec l'association des habitants pour voir "comment on peut entretenir cette mobilisation citoyenne". Aussi, va-t-il appliquer un décret pris mercredi en Conseil des ministres sur l'organisation de la police, notamment de sa réserve. Alors que, jusque là, elle "était réservée aux anciens policiers, jeunes retraités, (la) nouvelle disposition permettra de recruter, former, rémunérer, des personnes qui veulent à titre citoyen, apporter une contribution à l'oeuvre de sécurité",
a expliqué le ministre. Il a précisé que ces personnes, qui n'auront "aucune tâche opérationnelle", pourront agir en faveur "de la médiation, de la prévention, de la surveillance générale d'un quartier".
Parallèlement, "nous entamons un travail avec l'office d'HLM", a-t-il dit, après
de nombreuses critiques des habitants (poubelles non ramassées, ascenseurs en panne,
absence de digicode, boîtes à lettres éventrées).
Enfin, alors qu'Abdelhak Kachouri, adjoint au maire de Saint-Ouen et vice président PS du Conseil régional, a évoqué "des jeunes de moins de dix ans utilisés (par les trafiquants) pour faire le guet (contre) 80 à 150 euros par vacation", le ministre a proposé "une sanction pécuniaire contre les parents qui laissent leurs enfants dans la rue après 23 heures".
Voir ci-contre les reportages de Christelle Juteau et Yves Dewulf