Le changement d’heure a été mis en place par président Valéry Giscard d’Estaing en 1976 afin de faire des économies d’énergie à la suite du choc pétrolier et la montée alors affolante des prix des hydrocarbures. Il semble aujourd'hui que les effets soient marginaux dans la consommation énergétique.
"Est-ce qu’on dort plus ou on dort moins ?". Une question que les Franciliens — comme les Français — se posent deux fois par an depuis près de 50 ans. Ils vont à nouveau se la poser dans la nuit de samedi 30 à dimanche 31 octobre, car nous passons à l’heure d’hiver. A 3 heures du matin, il sera donc 2 heures. Nous dormirons ainsi une heure de plus. Une bonne nouvelle. Comme lors du passage à l’heure été en mars 2021, celles et ceux qui disposent de smartphones avec les réglages horaires automatiques seront épargné(e)s par les changements manuels à effectuer. Pensez donc à bien régler vos montres et horloges si ce n’est pas déjà le cas.
À l’origine, le système de changement d’heure a été mis en place par un décret du président français Valéry Giscard d’Estaing daté du 28 mars 1976. Il s’agit de faire des économies d’énergies à la suite du choc pétrolier de 1973-1974 et de la montée alors affolante des prix des hydrocarbures. L’objectif du gouvernement : s’adapter mieux à l’éclairage naturel selon la période (été ou hiver). Plusieurs décennies après, le changement d’heure fait naître de nombreuses controverses. Selon certaines études, il serait à l’origine de certains effets négatifs sur la santé — troubles du sommeil, de l’appétit, de l’humeur, ou encore risques d’accidents cardiovasculaires. Mais surtout, sa mission originelle d'économie d'énergie a-t-elle encore du sens aujourd’hui ?
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Effet réel mais "marginal" sur les économies d’énergie
Selon le site Vie-Publique, le gain en énergie dû au changement d’heure serait réel mais "marginal". Bien que datant de 2010, une étude de l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) révélait qu’à l’échelle d’une année, les gains en termes d'économies d'énergie induis par le changement d'heure étaient de 440 gigawattheures (GWh) — l'équivalent de la consommation en éclairage de 800 000 personnes pendant un an — qui a permis d'éviter 44 tonnes de CO2 supplémentaires dans l'atmosphère. Ces gains sont tombés à 351 GWh ces dernières années, soit 0,07% de la consommation d'électricité totale. C'est peu. Par ailleurs, selon un rapport de l’Union européenne sur le changement d’heure publié en 2017, il est établi que les économies d’énergies induites par le changement d’heure n’était comprises qu’entre 0,5% et 2,5% selon les pays.
La raison de cette faible économie d'énergie vient notamment du fait de la généralisation de l’éclairage à basse consommation (LED), beaucoup plus performant et permettant de consommer pour la lumière 90% d'électricité en moins par rapport aux ampoules à filament d’autrefois. Autre exemple, les éclairages publics plus intelligents, qui s'allument automatiquement lorsqu'il n'y a plus assez de lumière où lorsqu'un véhicule passe à proximité.
Rappelons que 2021 devait sonner la fin de cette alternance entre heure d'hiver et d'été au sein des Etats membres de l'Union européenne. Mais la crise sanitaire a relégué la question au second rang des priorités, sans parler des désaccords entre les pays du vieux continent, entre ceux qui veulent supprimer cette alternance semestrielle et ceux qui souhaitent la maintenir.