Treize associations ont qualifié d'"essentiellement répressive" la proposition de loi socialiste renforçant la lutte contre la prostitution. Une manifestation de prostituées opposées au texte a eu lieu ce mercredi après-midi aux abords de l'Assemblée nationale.
La France va devenir le cinquième pays européen à sanctionner les clients de prostituées, avec l'adoption définitive mercredi, par un ultime vote de l'Assemblée nationale, de la proposition de loi renforçant la lutte contre la prostitution au terme de deux ans et demi de débats.
A l'issue d'un ultime vote, mercredi, les députés ont adopté définitivement la proposition de loi socialiste renforçant la lutte contre la prostitution, dont la mesure phare est la pénalisation des clients de prostituées. Le texte supprime en outre le délit de racolage passif, institué en 2003 par Nicolas Sarkozy. Il est adopté après un ultime débat, à l'issue de presque deux ans et demi de parcours parlementaire.
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Pour ses détracteurs, parmi lesquels des associations comme Act-Up ou Médecins du Monde, les 1.500 euros de contravention (jusqu'à 3.500 en cas de récidive) que risqueront les clients pousseront ces derniers à beaucoup plus se cacher et les prostituées à s'isoler davantage encore, multipliant les risques d'agressions et de rapports à risque.
► Une manifestation de prostituées opposées au texte a eu lieu mercredi après-midi aux abords de l'Assemblée
Son adoption constituera un "moment historique" pour le Nid, qui plaidait en faveur de ces mesures
Le Mouvement du Nid, qui lutte contre la prostitution, estime pour sa part que c'est "un moment historique" et espère que l'exemple français influencera ses voisins, comme l'Espagne, l'Allemagne et la Belgique, où les maisons closes ont pignon sur rue.► Voir le reportage d'Abdel Joudi et Florie Castaingt