Est-ce que le bonheur est proportionnel à nos achats ou possessions? Face au constat que l'accumulation de biens ne rend pas plus heureux, ils sont de plus en plus nombreux à opter pour le minimalisme. Le documentaire « Il en faut peu pour être heureux » explore cette tendance en plein essor.
Le principe du minimalisme est simple : se débarrasser de tout ce qui est inutile, et ne garder que l’indispensable. Simple mais particulièrement efficace pour « nettoyer » son intérieur, et son esprit.
La réalisatrice de ce film, Anne-Sophie Lévy-Chambon, a franchi le pas. « Il est nécessaire d’expérimenter par soi-même le fait de se libérer du superflu pour réaliser et vivre au plus profond de soi la libération que cela procure dans la tête. C’est d’une puissance incroyable ! J’habite dans un appartement parisien de 70 m2 avec mon mari et mes deux enfants. Il y a un an, J’ai fait sortir 30 cartons de livres, des vêtements, d’ustensiles, d’objets qui ne trouvaient plus leur place et qui m’encombraient et encombraient ma famille. Et depuis je revis ! »
Des témoignages forts
Avoir un dressing rempli à craquer de chaussures et de vêtements, des chambres pleines de jouets pour chaque enfant, une cuisine équipée des derniers robots et électroménagers jugés « indispensables » par la publicité, ce mode de consommation est remis en cause par la vague minimaliste qui touche tous les aspects de la vie.
« il en faut peu pour être heureux » explore ces différents aspects à travers des témoignages forts, comme celui de ce jeune couple qui a fait le choix de vivre dans une mini-maison. Une « tiny house ». Un choix qu’ils revendiquent pour être en phase avec leurs convictions écologistes. Un petit espace est en effet plus écologique. Il occupe moins d’espace au sol et nécessite moins d’énergie pour le chauffer. L’architecture minimaliste, c’est aussi profiter pleinement de chaque endroit et le rendre agréable et fonctionnel. En moyenne nous n’utilisons véritablement que 40% de l’espace que nous habitons. La mini-maison ne permet pas ce genre de gaspillage…
Autre témoignage, celui de Lucie qui est passée au minimalisme depuis quelques mois et qui dans sa cuisine, n’a plus qu’un seul ustensile (un presse-purée) et assez de vaisselle pour accueillir quatre personnes, pas plus.
Mais il n’est pas toujours facile de faire le tri et de jeter. Nous manquons de méthode et certains se proposent de l’enseigner, comme Lina Hanna, coach en rangement, qui applique la méthode Kondo.
Marie Kondo, c'est l’experte mondiale de l’art du rangement. Japonaise, elle a toujours vécu de manière minimaliste mais cet art de vivre a pris tout son sens quand elle et sa famille ont déménagé du Japon aux Etats-Unis.
La méthode Kondo
Au lieu de se demander ce que nous allons jeter ou donner, Marie Kondo propose de faire l’inverse. Elle se pose la question « Qu’est-ce que je veux absolument garder, qu’est ce qui est important pour moi? ». Et là, le tri commence, dans un ordre bien précis. D'abord les vêtements, ensuite les livres, puis les papiers et tous les objets restants. Viennent enfin les objets à valeur sentimentale. Les plus difficiles car ils ont une histoire et nous rappellent des souvenirs. Marie Kondo a une question qui guide chaque décision : « cet objet, ce vêtement, ce livre, me procure-t-il de la joie aujourd’hui ? »
Si la réponse est oui alors nous pouvons le garder. Si non, nous pouvons nous en séparer.
L’avenir serait-il dans le moins? Rien n’est moins sûr. Malgré la mode minimaliste, le modèle de nos sociétés reste celui de la consommation sans limite sinon celle du porte-monnaie de chacun. Mais il semble bien que chez les moins de 30 ans, la devise de Baloo dans « Le livre de la jungle » connaisse une seconde jeunesse, et une vraie volonté de la traduire en actes…
Cet article a été publié une première fois en septembre 2022.
« Il en faut peu pour être heureux », documentaire d’Anne-Sophie Lévy-Chambon, à voir ce jeudi 23 heures sur France 3, puis sur France.tv