Depuis 25 ans une entreprise francilienne, basée à Aubervilliers, numérise tous nos chefs-d'œuvre patrimoniaux. Grâce à un heureux hasard, elle avait numérisé, il y a peu, la charpente de Notre-Dame, aujourd'hui disparu. Des images inéstimables pour la reconstruction de la cathédrale.
Un société francilienne au secours de Notre-Dame
La "forêt", surnom donnée à la charpente de Notre-Dame de Paris, comme vous ne l'avez jamais vue. La société AGP (Art Graphique et Patrimoine) située à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, offre ses services pour la reconstruction du monument.
Elle possède une technologie et un savoir-faire en matière de numérisation. Sa spécialité : les chefs-d'oeuvre du patrimoine.
La cathédrale parisienne a ainsi été entièrement numérisée. Des images précieuses pour faire une état des lieux.
Gaël Hamon, tailleur de pierre à l’origine, a créé il y a 25 ans une société qui s’est spécialisée dans la numérisation des œuvres patrimoniales, dont Notre-Dame de Paris.
Grace au travail de AGP et aux données récoltées, tous les corps de métiers - architectes, bureaux d’études, tailleurs de pierres, couvreurs, charpentiers, maîtres verriers - vont pouvoir réaliser des études de faisabilité afin de reconstruire la cathédrale.
>> Frédérique Hovasse et Virginie Delahautemaison ont rencontré ces spécialistes : Gaël Hamon
Dirigeant Art graphique et patrimoine, Fabien Tenet Géomètre lasergrammètre, Esther Selo
Architecte spécialisé Building information modeling et Pierre Antoniotti, Principal d'agence mesures
Building information modeling
Notre-Dame sous haute surveillance
6 jours après l'incendie, ces spécialistes sont à nouveau intervenus à l'aide de drônes pour prendre une empreinte de ce qu'il reste après l'incendie. Une maquette numérique du bâtiment permet d'engranger des informations à chaque étape d’un processus de réhabilitation. Le travail sur la restauration de la Rosace a lui déjà commencé.Pierre Antoniotti, ingénieur en charge de la numérisation du vitrail, raconte ce qu'il a vu lorsqu'il a pénétré dans la cathédrale après le terrible incendie.
Si Pierre Antoniotti est heureux d’avoir pu entrer dans la cathédrale très peu de temps après l'incendie de lundi soir, il ne cache pas, également, sa peine. En effet, si Notre-Dame n’avait pas brulé, jamais cet ingénieur n’aurait dut intervenir dans ces circonstances.
C’est indescriptible. C’est une vraie catastrophe.
Mais ce spécialiste ne cache pas non plus sa joie. Car joie, il y a pour lui.
Tous les vitraux sont intacts. Les œuvres n’ont pas bougé.
Et, le plus incroyable pour lui, lorsqu’il a fait sa mission de reconnaissance samedi, soit 6 jours après l’incendie, comme une vision :
Il y avait encore des cierges allumés au fond du chœur. C’est totalement incroyable.
Pour cet ingénieur, il y a encore du travail. Un gros travail.
On a vu que le transept nord, la rosace, est très très abimée. Un filet a été posé dessus.
Au prochain examen nous pourrons quantifier de combien il a bougé.
Parce qu’il a déjà bougé.
Faire un état des lieux, consolider, c’est déjà rebâtir notre dame.