Paris : Hommages incontournables aux Invalides

Distinctions officielles de la République, elles sont décidées par le Président de la République et inscrites au Journal officiel.
 Elles se déroulent aux Invalides ou au Panthéon, dans un cadre protocolaire très précis. Obsèques nationales, deuil national, hommage national : quelles différences ?

Hommage national, obsèques nationales, deuil national : Ces 3 distinctions officielles sont articulées autour du discours et de l’éloge funèbre prononcés par le chef de l’État, qui préside la cérémonie et passe les troupes en revue.
 Le cercueil du ou de la défunte est recouvert d’un drapeau tricolore.

Jusqu'en 2015, les hommages nationaux pour les civils étaient exceptionnels. Mais avec la multiplication récente des attentats en France, la notion de "morts pour la France" a été étendue aux victimes du terrorisme.
Ainsi, en janvier 2015, le président de la République et le Premier ministre ont souhaité une cérémonie d'hommage aux Invalides pour les victimes des attentats de Charlie Hebdo. Ces derniers étant, pour la plupart, antimilitaristes, leurs proches ont décliné.

Le premier hommage national aux Invalides pour des civils victimes du terrorisme a lieu suite aux attentats du 13 novembre 2015.
14 jours plus tard, François Hollande préside la cérémonie dans la cour d'honneur.



Par ailleurs, officiellement depuis 2016, le 19 septembre est une journée d'hommage national à toutes les victimes du terrorisme. Cette date correspond à l'explosion au-dessus du Niger en 1989 d'un avion français DC-10 de la compagnie UTA reliant Brazzaville (République du Congo) à Paris. 170 personnes ont perdu la vie dans cet attentat, dont une cinquantaine de Français.

Il existe d'autres journées d'hommage national collectif chaque année. Elles concernent notamment les sapeurs-pompiers, les gendarmes morts dans l'exercice de leurs fonctions, les harkis et les membres des formations supplétives.


Mais il ne faut pas confondre hommage national, obsèques nationales et  deuil national.

Les obsèques nationales 

Moins codifiées, les obsèques nationales peuvent concerner des personnalités d'horizons divers. Mais elles nécessitent un décret du chef de l'Etat . Auparavant, sous la IVe République, les obsèques nationales étaient organisées par la loi. En 1885, Victor Hugo a été le premier écrivain à bénéficier d'obsèques nationales. Elles étaient jusqu'alors réservées aux plus hauts personnages de l'Etat. Ces obsèques ont rassemblé, selon la presse de l'époque, près de deux millions de personnes, une vraie ferveur populaire.

L'écrivain Aimé Césaire y a eu droit en 2008, quelques semaines après Lazare Ponticelli, dernier soldat français de la Première Guerre mondiale. On retrouve également dans la liste l'Abbé Pierre, Colette, Louis Pasteur, ou encore Léon Blum.

Le deuil national 

En plus d'un hommage national, le président de la République peut décréter des jours de deuil national comme cela a été le cas suite aux attentats de Charlie en janvier 2015, de Paris et Saint-Denis en novembre 2015, et après l'attentat de Nice en juillet 2016. 

Le deuil national reste un événement rarissime, décrété huit fois depuis le début du XXe siècle. C'est notamment le cas après la mort d'un président de la République : Charles de Gaulle (1970), Georges Pompidou (1974) et François Mitterrand (1996). A cette occasion, les drapeaux sont en berne sur les édifices publics, les écoles et les administrations publiques sont fermées et des minutes de silence sont observées. 

L’hommage national

Selon le Journal officiel, la décision revient au président de la République. Il est annoncé par voie de communiqué. Dernier en date, le 24 mars, sur le site de l’Elysée : « le Président de la République a décidé qu’un hommage national serait organisé en l’honneur du lieutenant-colonel Arnaud BELTRAME, qui a fait le don de sa vie pour protéger nos concitoyens. »

*Comment se déroule un hommage national ? 

L’hommage national peut prendre différentes formes sur décret du président de la République : drapeau en berne, minute de silence, arrêt de l’activité de l’administration pendant un ou plusieurs jours... 

En général, la cérémonie suit à peu près le même rituel : honneurs militaires, revue des troupes par le chef de l’Etat, arrivée du cercueil drapé dans l’étendard français, discours des proches, éloge funèbre du président et enfin honneurs funèbres militaires. Cette cérémonie répond théoriquement à des règles précises qui pourtant ont évolué ces dernières années.Les modalités peuvent varier, et sont définies par décret pris par l'Elysée et publié au Journal officiel
Exemple récent : l'hommage national au lieutenant-colonel Arnaud Beltrame. 



Si la cérémonie a eu lieu aux Invalides, avant cela, le cortège funéraire est parti du Panthéon pour rejoindre l'hôtel des Invalides, en passant par les quais de Seine. C'est la première fois qu'un tel cortège, du Panthéon aux Invalides, est organisé. La cérémonie était ouverte au public et le President de la République, Emmanuel Macron, a prononcé un éloge funèbre.

Pour Johnny Hallyday, la question d'une cérémonie s'est posée. Mais le choix d'une cérémonie festive et populaire, un hommage populaire a été préférée.

*Où se déroule la cérémonie ? 

Traditionnellement, un tel hommage est rendu dans la cour d’honneur des Invalides, pour les militaires - sauf exceptions - ou cela peut se dérouler au Panthéon, pour les civils comme Antoine de Saint-Exupéry ou Aimé Césaire.  

-Qui peut recevoir un hommage national ? 

Ce sont ceux qui sont « morts au service de la France dans l’accomplissement de leur mission ». 
Cependant, certaines dérogations existent : « quand des honneurs sont rendus à un civil, c’est parce qu’il avait un passé de résistant ou un haut grade dans la Légion d’honneur » comme le précise le ministère de la Défense.

Les deux derniers hommages nationaux rendus à des civils remontent à l’année dernière pour l’écrivain Jean d’Ormesson en décembre et la femme politique Simone Weil en juillet. 

*Qui peut recevoir un hommage national ?

De nombreuses personnalités civiles ont été honorées après leur mort lors d’une cérémonie aux Invalides: le commandant Cousteau, Stéphane Hessel, Jacques Chaban-Delmas, Dominique Baudis, Philippe Seguin, Pierre Mauroy, Charles Pasqua... 
Toutefois, le 27 novembre 2015, c’est la première fois qu’un tel hommage est rendu à des civils anonymes. Le message est symbolique. Pour François Hollande, c’est une manière de dire que les victimes des attentats du 13 novembre ont succombé à des actes de guerre.


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