Il est le premier officier de liaison LGBT en poste à la préfecture de police de Paris. Son rôle : orienter, rassurer, accompagner les victimes d’actes LGBTphobes dans leur dépôt de plainte.
Mickaël Bucheron, ancien président de l’association Flag!, est depuis longtemps un militant de la cause LGBT pour lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres. Mais depuis trois mois, ce policier est dorénavant chargé d’un poste dédié : celui d’officier de liaison LGBT pour les départements de la petite couronne.
Un milieu réticent à déposer plainte
Mickaël Bucheron fait le constat suivant : un grand nombre de victimes ne portent pas plainte. Son poste à la préfecture de police vise à avoir une meilleure connaissance du nombre d’agressions, et de faciliter les dépôts de plaintes des victimes d’infractions homophobes et transophobes.
« Les victimes d'actes homophobes peuvent craindre d'être mal reçues dans un commissariat et de subir des commentaires déplacés de la part des policiers». « Cette appréhension n'est parfois pas justifiée mais elle reste très forte dans le milieu LGBT», ajoute-t-il.
Son rôle consiste aussi à informer la communauté LGBT de l’existence et l’objectif de son poste, directement auprès des associations en les rencontrant notamment.
Pédagogie pour la police
Autre aspect de son travail : le suivi particulier des dossiers LGBT auprès des collègues. Il se présente comme un fervent partisan du rapprochement entre population et police et particulièrement avec les personnes LGBT : « La police est aux côtés du public et particulièrement auprès des victimes. »L’enjeu de son poste est de recréer le lien avec la police pour que le dépôt de plaintes des victimes soit plus facile. Dorénavant tous les dossiers liés aux LGBTphobies lui sont automatiquement transmis. Il suit également les procédures pour «s'assurer que le caractère aggravant d'homophobie ou de transphobie apparaisse bien dans les plaintes, souvent les collègues par manque de formation ne le signalaient pas».
Il reconnait qu’il y a des progrès et que les policiers apprécient qu’un officier formé puisse les aider à mieux accueillir ce public qui « comme tout milieu, a ses spécificités ». « La police du 21e siècle, ce n’est pas la police du 20e siècle », rappelle-t-il.