Mardi 3 novembre, Emmanuelle Cosse a présenté la liste parisienne d'EELV pour les élections régionales en Ile-de-France. Cécile Duflot figure en bas de la liste en position inéligible. Paris, place forte électorale d'EELV,est- elle une vitrine ou un épouvantail pour le reste de la région ?
Ici c'est Paris.
En présentant ce mardi matin sa liste parisienne pour les élections régionales en Ile-de-France, Emmanuelle Cosse n' pas repris l'hymne des supporters du PSG. Comme elle l'indique sur son compte twitter, elle est plutôt rugby. C'est donc un pack de combat qu'elle conduira dans la capitale. Avec des élus régionaux sortants (Julien Bayou, Corinne Rufet), des alliés de Cap 21 et des représentants de la société civile (Alice Barbe qui a mis en place un Airbnb pour l'accueil des migrants). Cécile Duflot est en position inéligible en fin de liste pour exprimer son soutien.
#changeonsdair Avec les candidatEs parisiens. Pas de fatalité au mal-être en Idf ! pic.twitter.com/fJ7R93NQoe
— Emmanuelle Cosse (@emmacosse) 3 Novembre 2015
Mais à Paris, Emmanuelle Cosse joue à domicile. C'est une place forte des écologistes en Ile-de-France. Aux régionales de 2010, la liste de Cécile Duflot dans la capitale avait obtenu 20% des voix. Aux européennes de 2014, la liste conduite par Pascal Durand recueillit 14 % des suffrages. A chaque fois largement au-dessus de la moyenne régionale.
Le score de Paris en décembre est donc crucial pour les régionales qui s'annoncent difficiles pour Emmanuelle Cosse. Elle doit tirer sa liste régionale vers le haut, d'autant que c'est à Paris qu'il y a le plus grand nombre d'électeurs même si ce sont ceux qui sont le moins concernés par les problématiques régionales. Mais ce paradoxe s'applique à tous les partis.
"Le résultat est crucial partout. Paris est un département très important qui compte énormément dans l'élection régionale", concède Emmanuelle Cosse. "Mais nous faisons une campagne régionale (...). Je vais chercher les voix partout. En grande couronne, en petite couronne. Auprès d'un public très engagé dans l'écologie et d'un public qui en est plus éloigné. Celles et ceux qui pensent qu'il faut simplement aller chercher quelques territoires font une erreur", ajoute la candidate qui fait remarquer "qu'elle a une vision inclusive de la région où tout le monde à sa place".
Mais dans cette campagne, la politique de la municipalité parisienne dont EELV est une composante, est volontiers présentée par les candidats de droite comme égoïste, discriminante pour les habitants de la seconde couronne. Un discours qui est quelquefois repris avec des nuances par des élus socialistes de Seine-et-Marne ou de l'Essonne.
Bref, si la politique parisienne en matière de déplacement est une vitrine d'une action écologiste, elle est également présentée comme un épouvantail. Une vision binaire que récuse Emmanuelle Cosse.
"Nous on cherche à être ni une vitrine, ni un laboratoire (...) Le combat sur la pollution de l'air à Paris, nous le menons pour toute l'Ile-de-France", poursuit la candidate d'EELV à la région. "Quand vous habitez à Puteaux, à Genevilliers ou à Asnières, vous souffrez de la même manière de la pollution de l'air. Les habitants de ces quartiers aimeraient avoir une politique publique plus forte sur ce sujet. Paris peut servir de dynamique, elle a la capacité à montrer l'exemple", explique Emmanuelle Cosse.
Des combats sont également menés en seconde couronne: contre l'exploitation de gaz de schiste en Seine-et-Marne, contre le projet Europa City dans le Val d'Oise ou pour la défense des terres agricoles sur le plateau de Saclay.
Mais Emmanuelle Cosse ne nie pas le malaise de la périphérie francilienne. "En grande couronne, les gens ont le sentiment d'être éloignés. Ils ont un sentiment de relégation, ce qui impose de revenir vers eux , mais cette question n'est pas une question d'épouvantail des politiques écologistes comme vous le dîtes", explique-t-elle.
Tête de liste à Paris mais candidate dans toute la région, Emmanuelle Cosse va faire chauffer son pass navigo zone unique. Ce pass navigo qui reste le meilleur argument des écologistes pendant la campagne et qui a l'avantage de parler à tous les franciliens.