Poursuivie pour escroquerie et faux témoignage, Alexandra D. comparaissait ce mardi devant le tribunal correctionnel de Paris. Cette parisienne prétendait être victime de l'attaque terroriste de la terrasse du Carillon. Dix-huit mois de prison ferme ont été requis contre elle.
"Je viens aujourd'hui vous dire que je suis coupable."Ce sont les mots d'Alexandra D. à l'ouverture de son procès. "Je viens vous en expliquer les raisons, je viens demander pardon". La jeune femme a reconnu mardi qu'elle n'était pas à la terrasse du Carillon visée par un commando jihadiste le 13 novembre 2015 à Paris comme elle prétendait depuis 3 ans.
Elle est accusée d'avoir escroqué le Fonds de garantie des victimes de terrorisme et autres infractions pénales (FGTI). Elle avait touché la somme de 20.000 euros. Elle avait également bénéficié d'un stage thérapeutique dans un hôtel en Normandie en abusant de l'Association française des victimes du terrorisme (AFVT).
"C'est la plus grande erreur et dérive de ma vie"
Cette parisienne était certes une habituée du Carillon. Le soir du 13 novembre 2015, elle aurait dû y être mais elle n'y est finalement pas allée. Dans l'attaque terroriste qui a frappé les terrasses ce soir-là, elle aurait "perdu des connaissances". Elle aurait alors été submergé par la culpabilité. Elle assurait avoir été touchée au coude par une rafale de kalachnikov ce soir-là. Elle avait livré de nombreux témoignages dans les médias.
Plus que la culpabilité c'est la cupidité de cette fausse victime qui a été dénoncée par le juge et le procureur. Ce dernier a rappelé que la jeune femme avait déposé une vingtaine de plaintes pour vol ces dernières années. Alexandra D. a été condamnée l'an dernier à du sursis pour abus de confiance envers un ex-employeur. Elle a fait appel.
Pour sa défense, son avocat, Me William Bourdon, a déclaré "On est beaucoup plus dans une cavale psychique que dans une logique d'escroquerie."
Le tribunal correctionnel de Paris rendra son jugement le 16 octobre prochain.