20e coupe du monde de slam à Paris : "Le but, c’est de redonner la poésie au public"

Fondé par le poète "Pilote le Hot", le festival Grand Poetry Slam est de retour à Belleville pour une 20e édition, de lundi à dimanche. Les deux compétitions organisées, le "grand slam national" et la coupe du monde de poésie, misent tout sur la participation du public.

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"On recouvre les croix, on désacralise l’endroit", sourit Pilote le Hot, en terminant les derniers préparatifs au Temple de Belleville. Le lieu ainsi que plusieurs adresses du 20e arrondissement de Paris accueillent cette semaine le festival Grand Poetry Slam et la coupe du monde de poésie. Angleterre, Belgique, République du Congo, France, Russie, Portugal, Mozambique, Japon, Haïti, Mali… 21 poètes participent à l’événement. A chaque fois, le poème est déclamé dans la langue de l’auteur, et sous-titré en parallèle sur un écran pour le public.

"Le slam, c’est un 'schelem de poésie'. C’est un tournoi où l’on demande au public, en sélectionnant cinq juges qui ne sont pas des professionnels et qui ne sont pas du milieu de la poésie, de mettre un score de 0 à 10 aux poètes qui passent sur scène. Le but, c’est de redonner la poésie au public, au peuple", raconte Pilote le Hot, qui parcourt depuis 25 ans les scènes de slam en France et dans le monde.

"Par exemple, si le poème parle du vélo et que tu adores les vélos, tu peux mettre 8,2. Si le poème parle de tartes aux pommes et que tu trouves ça un peu tarte, tu peux mettre 5,1. C’est complètement subjectif. Ce n’est pas le plus 'fort' qui gagne. L’idée, c’est d’impliquer le public, de faire participer les gens", ajoute-t-il.

"Chaque poète qui participe à la coupe du monde représente son pays, où il a obtenu la note la plus haute lors des sélections", précise Pilote le Hot. Le poète qui représente la France à la coupe du monde - "l’Aphone", pour cette 20e édition - est sélectionné un an auparavant lors du "grand slam national". Ce tournoi regroupe 64 poètes, par équipes de quatre personnes, représentant une quinzaine de villes au total.

"Gagner ou perdre, ça n’a pas vraiment d’importance"

Parmi les participants au "grand slam national", figure cette année "Capsyko", dans l’équipe du Cabaret Populaire Culture Rapide, un bar du 20e arrondissement (l’autre équipe parisienne représente le restaurant l’Anecdote). "Je participe régulièrement aux scènes parisiennes de slam depuis deux ans environ, retrace le poète de 26 ans, qui vient du rap et qui écrit depuis ses 12 ans. Au-delà du festival, le slam vit toute l’année, il y a des événements chaque semaine."

Si le slam prend la forme d’un tournoi, les poètes ne sont pas pour autant "les uns contre les autres", souligne-t-il. "Il y a très rarement un esprit de compétition. Le but est de divertir le public, il faut que les gens se sentent investis et expriment leur sensibilité. Gagner ou perdre, ça n’a pas vraiment d’importance… Il faut captiver le public", indique-t-il.

"Chaque poète a trois minutes. Et chacun a son style, c’est assez éclectique", raconte Capsyko, qui aborde dans ses textes des thèmes qui vont de la politique à l’introspection.

"Chaque poète se prépare un peu à sa façon"

"C’est la première fois que je participe à la compétition, poursuit-il. Chaque poète se prépare un peu à sa façon. Personnellement, j'écris plusieurs textes chaque semaine et je vais piocher dans mon répertoire. Il faut aussi essayer de sentir le public au cours de la soirée, pour deviner ce qui peut toucher les juges. On se voit également en équipe, en amont, pour voir le ton qu’on veut employer. Et on a décidé de préparer un texte à plusieurs, donc il faut se coordonner pour se roder."

A noter qu’en France, le slam est parfois confondu avec "un genre de poésie", note Pilote le Hot. "L’industrie musicale et beaucoup de médias ont vendu le slam comme un style de musique, comme un style de poésie, explique Capsyko. Et aujourd’hui le slam est associé à des albums de musique comme ceux de Grand Corps Malade, alors que le slam est un tournoi, il n’y a pas de musique. Mais j’aime beaucoup Grand Corps Malade, il a participé à pas mal de scènes slam, et tant mieux s’il a eu du succès."

Pour ce qui est du Grand Poetry Slam, le festival propose plusieurs événements au-delà des compétitions, autour notamment des haïkus (une forme de poésie japonaise) ou du yoga. Les détails du programme sont disponibles sur le site du festival

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