À Paris, des écoles se mobilisent pour aider des familles sans domicile toujours plus nombreuses. Pour elles, chaque soir c'est la course pour tenter de trouver un abri.
Il est 18h et INza sort de l'école. Le temps d'un câlin à sa mère et il faut vite s'engouffrer dans le métro. L'urgence pour cette famille, comme tous les soirs, c'est de trouver un endroit où dormir. Ils se dirigent à l'hôtel de ville pour rencontrer l'association Utopia 56. "On était dans un parc mais dans le parc, aujourd'hui, il y a des travaux donc on ne peut pas rester. Je viens chercher une solution ici pour pouvoir passer la nuit au chaud", explique Abibatou Fofana, la mère d'Inza.
À 20h, un peu perdu et entouré d'adultes, Inza attend un repas chaud. Il est arrivé en France il y a trois mois pour rejoindre son père installé en France depuis dix ans. À l'école, il n'a rien dit à ses copains, "c'est mieux qu'ils ne sachent pas, je n'aime pas raconter ma vie", résume-t-il.
Une quête incessante et épuisante
Son instituteur, lui, Fabien Decker, membre du collectif Jamais Sans Toit" et instituteur d'Inza, est au courant et aide sa mère dans les démarches : "Je me sens mobilisé, je me sens impliqué pour aider un élève que j'ai dans ma classe à être un enfant comme tous les autres et, le soir, à avoir la possibilité d'avoir un toit".
Il est 21h et les camarades d'Inza dorment déjà. Après des heures de stress et de fatigue, l'association a trouvé un toit pour deux jours à la famille. Le père les rejoint au lieu de rendez-vous. Seul, il arrivait encore à se loger mais avec sa femme et son fils, c'est plus difficile. Dans l'habitat participatif qu'ils ont trouvé cette nuit, les habitants offrent deux jours par semaine leur salle commune. Inza va pouvoir manger, se laver et dormir. Ce soir, tous les trois vont dormir au chaud.