A Paris, des migrants en "errance perpétuelle" à La Chapelle

Soir après soir, la même scène se répète à deux pas de la station de métro La Chapelle : de jeunes hommes pour la plupart originaires d’Afghanistan et demandeurs d’asile cherchent un endroit où passer la nuit. L’association Utopia 56 dénonce un "harcèlement" policier.

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Ils n’ont parfois qu’un sac de couchage ou une couverture. Faute de places en hébergement d’urgence, des dizaines de migrants afghans tentent chaque soir de trouver un endroit où dormir en s’abritant de la pluie près du métro aérien, boulevard de la Chapelle (XVIIIe arrondissement). "Ça fait depuis un mois et 10 jours que je suis ici à Paris, mais pas de maison, pas de chambre… Nous sommes venus ici à cause du problème des Talibans", raconte l’un des réfugiés afghans.

Face aux migrants, la police tente d’empêcher leur installation sous le métro et démantèle régulièrement les campements de fortune. "Ils n’acceptent pas que les Afghans dorment ici, explique un autre réfugié. Ils ne nous donnent pas d’endroit pour dormir. Chaque nuit la police vient et nous dit de partir… On n’a pas d’endroit où dormir."

Chaque soir, une négociation s’engage entre la police d’un côté, et les migrants et des associations de l’autre. "Ce sont des heures et des heures à négocier juste pour un morceau de trottoir. Une heure après ça change, et on renégocie encore et encore, déplore Camille, membre de l’association Tendre la main.

"Il faut que ces personnes puissent être orientées vers des hébergements"

Nikolaï Posner, de l’association Utopia 56, pointe du doigt "un harcèlement permanent de la préfecture de police à l’encontre des personnes qui souhaitent chercher l’asile en France". "Ce sont des personnes en errance perpétuelle qui dorment sous les ponts, qui passent la nuit à même le sol, parfois avec une couverture ou une tente. Et elles se font chasser en permanence", dénonce-t-il.

"Il faut se rappeler à un moment que ce sont des personnes qui ont fui des pays en guerre, qui ont tout quitté et qui souvent n’ont rien. Elles n’ont parfois qu’un pauvre sac à dos, avec des cours de français à l’intérieur pour essayer justement de commencer l’intégration, même dans la rue", raconte Nikolaï Posner.

"Il faut que ces personnes puissent être orientées vers des hébergements. Mais aujourd’hui la France refuse de mettre en place une politique d’accueil digne. Globalement, la responsabilité revient à l’Etat. La politique qui consiste à laisser ces personnes à la rue en leur infligeant cette violence-là, c’est une politique de l’Etat", ajoute-t-il. Pour faire face à la situation, Utopia 56 demande "un changement de politique du ministère de l’Intérieur".

Avec Denis Tanchereau et Raphaëlle Duroselle.

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