"Œuf Signature", voiture vintage… Pour Pâques, les chefs des prestigieux palaces parisiens ont imaginé des pièces en chocolat uniques, vendues dans des boutiques éphémères. Avis aux gourmands : le "retour en enfance" a toutefois un prix.
Si les grands rassemblements pour chasser les œufs sont interdits ce weekend en raison de la crise sanitaire, les chocolatiers font partie des commerces autorisés à rester ouverts. Du côté des palaces parisiens, les chefs ont misé sur l’émerveillement.
Pour Pâques, Nicolas Guercio, chef pâtissier exécutif de l'Hotel Lutetia, a imaginé deux pièces uniques : un pilote moustachu, et sa voiture style années 1920. "Pour cette création, il y a du chocolat noir dans tout le fuselage, et également dans les pneus, la selle", explique-t-il à France 3 Paris IDF.
Le chef précise que la création intègre aussi du chocolat blanc et du chocolat gris, soit "du chocolat blanc avec une pointe de charbon végétal", censé "rappeler le côté métallisé de la voiture".
Le but du jeu, c’était de créer un peu d’émerveillement et de garder ce côté enfantin
Ce mariage des chocolats a nécessité trois semaines de travail, et entre quatre et cinq heures pour chaque voiture. Nicolas Guercio raconte avoir voulu faire un clin d’œil aux véhicules mythiques qui ont défilé depuis plus de 100 ans devant l’hôtel du boulevard Raspail, rive gauche.
"Le but du jeu, c’était de créer un peu d’émerveillement et de garder ce côté enfantin comme on pourrait avoir à Noël… Ce petit côté magique, que ce soit le gros œuf pilote ou la voiture de collection", détaille le chef.
"Ça fait plus d’un an que la majorité des équipes n’ont pas pu retrouver le chemin du travail"
Rive droite, au George-V, Michael Bartocetti, le chef pâtissier exécutif de l’hôtel, a également cherché à sublimer la gourmandise, en utilisant entre autres des couches de praliné avec des noisettes du Piémont italien. Doublé, brioché ou encore marbré… L’œuf se décline en quatre recettes sur le thème du retour en enfance.
"On va avoir un équilibre entre le côté gourmand et sucré du praliné, l’amertume et l’acidité du chocolat, et du relief avec la fleur de sel pour qu’il y ait une certaine évolution dans la dégustation", explique Michael Bartocetti.
1500 produits, dont l’"Œuf Signature", ont pris place dans la boutique du prestigieux palace. Une opération qui représente un bol d’air pour les équipes mobilisées, selon le directeur Thibaut Drege : "Ça fait plus d’un an que la majorité des équipes n’ont pas pu retrouver le chemin du travail. Là, il y a une volonté de pouvoir s’exprimer et de démontrer leur talent à travers toutes les créations."
Les deux boutiques éphémères de Pâques restent ouvertes jusqu’au 5 avril. Pour s’offrir l’une de ces œuvres d’art en chocolat, il faut débourser entre 30 et 285 euros.