A une semaine des réouvertures, le casse-tête des cinémas face au nombre de films disponibles

Le 19 mai, les cinémas seront autorisés à accueillir du public en appliquant une jauge de 35% de leur capacité. Avec plus de 450 films qui attendent leur diffusion, certains risquent de passer vite à la trappe.

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Le 19 mai, Guillaume, étudiant en cinéma, sait déjà quel film il ira voir : "Mandibules" de Quentin Dupieux. "Le film était censé sortir cet hiver. J'aime bien ce qu'il fait et j'ai envie d'aller voir des trucs rigolos en sortie de crise", raconte-t-il.

Aussi amateur de "gros films d'action", il devra ronger son frein encore plusieurs semaines car ils ne seront pas diffusés tant que les cinémas ne retrouvent leur pleine capacité par soucis de rentabilité.

Pour autant, certains films très attendus vont sortir ces prochains jours. "En ce moment, c'est la guerre entre salles pour que l'on ait les films porteurs. Par exemple, c'est le cas pour 'Nomadland', le dernier Oscar du Meilleur film", explique Sophie Dulac, productrice, distributrice, exploitante et propriétaire de Dulac Cinémas (L'Arlequin, L'Escurial, le Majestic Bastille et Passy et le Reflet Médicis).

Embouteillage de films

Actuellement, le risque est de voir un embouteillage de films avec la réouverture des salles de cinéma. Car ce sont environ 450 films qui attendent d'être diffusés. Un casse-tête pour choisir dans ce large panel. "J'ai eu deux Césars sur deux films, on va forcément les reprendre ('Josep' et le film 'Deux'). Nous allons faire un mix entre un film déjà sorti comme 'ADN' de Maïwenn qui n'a eu que très peu d'espace de visibilité et des films qui auraient dû sortir", indique Sophie Dulac.

Mais elle prévient : "Il faut que l'on ait au moins chaque semaine une sortie nationale. Mais peut-être que l'on va être obligé de le garder peu de temps pour laisser la place aux autres qui arrivent."

D'autant qu'à cette question, il faut ajouter celle financière qui n'est pas la même pour un réseau de salles indépendantes que pour de grands multiplexes. "Avec 35% de jauge et le couvre-feu à 21h, on ne va pas faire beaucoup d'argent. Mais si l'on respecte le timing de trois semaines pour arriver à 100% en juin, on peut s'en sortir", poursuit-elle.

De nouveaux cinémas

Même s'ils ont des capacités financières plus importantes, les grands groupes aussi ont subi de plein fouet la crise sanitaire et sept mois de fermeture des salles. Pourtant, ils ont continué à investir et certaines salles vont ouvrir pour la première fois leurs portes. C'est le cas à Plaisir dans le Yvelines où un cinéma UGC de 9 salles et plus de 1 200 fauteuils est sorti de terre.

Prévu avant la crise de la Covid-19, le groupe a décidé de poursuivre son investissement. "C'est le premier à aboutir post-confinement. Nous avons voulu maintenir tous les projets, une série d'autres UGC vont arriver les prochaines semaines", détaille Marc-Alban Gravez, directeur de trois cinémas UGC dans le département.

Pour attirer "un public très familial", ce directeur va programmer des films grand public mais aussi des films d'auteur ainsi qu'un opéra : "Le but du jeu est que l'on ait un choix éclectique pour répondre aux différents publics".

Selon lui, bien que les plateformes de diffusion du type Netflix aient capté une large partie du public ces derniers mois, il n'a pas d'inquiétude pour retrouver les spectateurs. "Avec l'actualité des films qui sont en attente et la volonté de partage, je n'ai pas de craintes par rapport à ces plateformes. Lorsque l'on interroge les gens, les spectateurs ont envie de revenir dans les salles".

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