La candidate LREM, qui a quitté le ministère de la Santé pour remplacer Benjamin Griveaux à Paris, juge que les élections municipales étaient "une mascarade" au regard de l'épidémie de Covid-19. Elle aurait plaidé auprès du président de la République pour un report du scrutin.
Les propos de l’ex-ministre de la Santé ne manqueront pas de faire réagir, après l’annonce du report du second tour des municipales en juin prochain, et alors que les Français sont désormais appelés à rester confinés chez eux : Agnès Buzyn, arrivée en troisième position au premier tour des élections à Paris, exprime des regrets vis-à-vis de la tenue des élections. "Je veux mettre fin à cette mascarade des élections, ça suffit", s'était emportée la candidate à l'issue du premier tour dimanche des municipales, a appris l’AFP de sources concordantes. Plus tôt, dans la semaine, l'ex-ministre de la Santé aurait plaidé en vain pour un report du scrutin auprès du président de la République Emmanuel Macron.Des propos également tenus auprès du Monde. "Quand j’ai quitté le ministère, explique l’ancienne ministre au quotidien. Je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n’auraient pas lieu."
La candidate fait, là encore, état des regrets : "Depuis le début je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade. La dernière semaine a été un cauchemar. J’avais peur à chaque meeting. J’ai vécu cette campagne de manière dissociée."« En quittant le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n’auraient pas lieu. » Entre campagne municipale et crise du #coronavirus, le chemin de croix d’Agnès Buzyn. https://t.co/BuVlfXbbS7
— Le Monde (@lemondefr) March 17, 2020
Interrogée mardi à l'issue du conseil des ministres sur le qualificatif de "mascarade" utilisé par Agnès Buzyn, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndaye a "salué l'engagement que (Agnès Buzyn) a eu en tant que ministre du gouvernement puisqu'elle a eu l'occasion elle-même, aux responsabilités, de mettre en place les premiers éléments d'organisation autour de la gestion de cette crise, avant de renoncer à ses fonctions ministérielles pour se présenter à la mairie de Paris".
"La priorité est à la lutte contre le coronavirus"
La candidate LREM à la mairie de Paris avait aussi déclaré dimanche, devant son entourage, que le gouvernement devait "dans les 24h, prendre des décisions fermes" pour lutter contre l'épidémie. Elle avait affirmé à l’AFP : "Je verrai ce que je fais (mais) je ne souhaite pas continuer à faire campagne dans de telles conditions". "Dans les semaines qui viennent, je ne peux être que médecin" et non candidate, avait-elle précisé, laissant entendre qu'elle pourrait reprendre cette activité très prochainement.La candidate, médecin de formation, était en disponibilité et doit, comme tout personnel, contacter son hôpital de rattachement si elle souhaite reprendre du service. Lundi, elle a écrit à ses militants qu'elle "arrêtait" sa campagne. "Les conditions ne sont plus réunies pour continuer une campagne électorale" et "la priorité est à la lutte contre le coronavirus".Mardi, Agnès Buzyn a confirmé avoir alerté Edouard Philippe sur le risque de report des élections municipales à cause du coronavoris. "Lorsque j'ai appris l'émergence du Coronavirus en Chine, j'ai eu l'intuition qu'une épidémie pouvait se profiler et ne pas se cantonner à la Chine, explique l’ancienne ministre dans un communiqué. C'est vrai, j'ai exprimé mon inquiétude depuis le premier jour parce que c'était mon rôle. J'ai reçu le soutien immédiat du président de la République et du Premier ministre". Elle dit également regretter l'utilisation du mot "mascarade".