La grève des avocats contre le projet de réforme de l'aide juridictionnelle (AJ) était suivie lundi par l'immense majorité des barreaux de France, tandis que le mouvement s'est durci à Paris, une semaine après son début.
Le mouvement de grève, qui consiste à ne pas désigner d'avocats commis d'office, était suivi lundi par "141 des 164 barreaux de France", a indiqué le Conseil national des barreaux ((CNB).
A Paris, le mouvement s'est durci lundi, avec un appel à ne plus plaider. "C'est la pagaille, tout prend du retard, les affaires sont renvoyées", a déclaré le bâtonnier de Paris, Pierre-Olivier Sur.
Rappel : à partir de ce lundi, grève générale de l'#AJ à Paris http://t.co/wIXxt7jR2I
— Bâtonnier de Paris (@BatonnierParis) 19 Octobre 2015
Qu’est-ce que l'aide juridictionnelle (AJ)
Elle permet aux plus démunis d'accéder aux services d'un avocat. La garde des Sceaux a présenté une réforme de l'AJ qui prévoit notamment un relèvement du plafond de revenus pour les bénéficiaires, une refonte du barème de rémunération des actes et une participation des barreaux au financement.
Pourquoi les avocats s’opposent-ils à cette réforme ?
La discorde porte sur l'article 15 du projet de loi de finances voté jeudi soir qui prévoit, entre autres, un prélèvement de cinq millions d'euros en 2016 et dix millions d'euros en 2017 sur les intérêts de fonds placés dans des caisses (Carpa) gérées par les avocats.
>> A Paris, le reportage de Fernando Malverde et Pierre Pachoud