L'amiante, cette fibre présente dans les sols, murs et les plafonds, fait 10 morts chaque jour. Vingt-et-un ans après son interdiction, les victimes, qui ont inhalé ce matériau dangereux, réclament justice et un procès pénal qui n'a toujours pas eu lieu.
Ils étaient plusieurs centaines ce vendredi 13 octobre à s'être rassemblés pour défiler depuis la Tour Montparnasse. Ils sont des victimes ou des proches de victimes de l'amiante, ce matériau dont la respiration des fibres provoque des cancers (poumons, plèvre, ovaires, larynx) et des fibroses. Chaque jour, elle fait 10 morts et a fait plus de 100.000 décès, indique l'Andeva (association nationale des victimes de l'amiante), à l'origine de ce rassemblement.
Demande d'un procès au pénal
Les manifestants, venus de toute la France, demandent un procès au pénal et veulent alerter sur la présence d'amiante dans les écoles. Ses militants sont aussi là pour exprimer leur colère. En septembre, la Cour d'appel de Paris a annulé les mises en examen de responsables nationaux, dont des lobbyistes du "Comité permanent amiante", dans deux affaires emblématiques de l'amiante en France : le campus de Jussieu, à Paris, et les chantiers navals Nomed à Dunkerque.Les avocats de l'association de victimes ont déposé un pourvoi en cassation, mais une quinzaine de dossiers en cours d'instruction pourraient aboutir à des non-lieux. Mais l'Andeva reste ferme : "nous n'accepterons jamais que la plus grande catastrophe sanitaire que la France ait connue n'ait ni responsable, ni coupable".
Intervenants : Jean Kottola, victime; Henri Degrange, victime; Alain Bobbio, secrétaire national de l'Association Nationale de Défense des Victimes de l'Amiante. Equipe : Olivia Villamy, Fanny Bouteiller, Geneviève Fontenit