Après une semaine glaciale, l'apparition du soleil conjuguée à une hausse des températures a donné des airs de printemps à la région. Ce qui fait craindre aussi un relâchement dans les comportements face à l'épidémie de la Covid-19.
Le long du canal de l'Ourcq, les promeneurs, les groupes venus prendre l'apéritif et les boulistes sont de sortie ce samedi et ce dimanche. L'occasion de prendre une bouffée d'air frais après de longs mois de privation.
Par dizaines de milliers, de tout âge, ils se sont promenés entre amis ou en famille dans les rues, les parcs ou les jardins. "J'ai constaté quelques relâchements hier où il faisait quand-même beau. Beaucoup étaient dehors", explique un jeune joggeur rencontré sur les quais de Seine. "On profite et on espère surtout que cet été, ça sera fini parce que là, on veut profiter des bars. Ça commence à devenir long. Mais c'est important de respecter les règles sanitaires pour le bien de tous", témoigne un autre.
À 18h ce samedi, alors que le couvre-feu entre en vigueur, il était bien difficile de le faire appliquer dans certains endroits. "Le canal Saint-Martin était noir de monde. Les gens ne respectaient pas la distanciation sociale. Beaucoup consommaient de l'alcool. Ça a été fastidieux", raconte un policier.
Décision dans 8 à 10 jours
Signe que le phénomène inquiète, les messages de la préfecture de police se sont multipliés ces deux derniers jours appelant à respecter les différents gestes pour lutter contre l'épidémie. "Même si nous sommes en week-end et qu'il fait beau, n'oublions pas que nous avons tous un rôle à jouer face à la propagation du virus", tentaient-ils ce dimanche affirmant renforcer les contrôles.
Une intervention a d'ailleurs eu lieu dans la petite rue de Buci (piétonne) dans le VIe arrondissement "pour veiller au respect des règles sanitaires".
L'évolution de l'épidémie est-elle préoccupante ? Selon les derniers chiffres, la situation paraît stable. Plus de 22 300 nouveaux cas de contaminations ont été enregistrés ce samedi, après 24 100 la veille et 21 200 le samedi précédent, et la pression hospitalière reste à un niveau élevé.
Mais selon le président de la commission médicale de l'AP-HP, Rémi Salomon, elle est très fragile dans le Nord et en Ile-de-France. Pour lui, "on est aujourd'hui au pied du mur" et un reconfinement national "va arriver", a-t-il pronostiqué sur BFMTV ce samedi.
Vendredi, l'Élysée avait dit se donner 8 à 10 jours pour décider si les contraintes actuelles devaient être relâchées ou resserrées, selon des parlementaires de la majorité, qui ont participé à une vidéo-conférence avec la présidence de la République.