Trois skinheads sont jugés à partir de mardi devant la cour d'assises de Paris pour avoir porté des coups à Clément Méric, jeune militant "antifa" de 18 ans, tué lors d'une bagarre, à Paris, en juin 2013.
Ce 5 juin 2013, dans le quartier Saint-Lazare, la bagarre entre antifascistes et skinheads a-t-elle mal tourné, ou y a-t-il eu volonté de tuer ? C'est à cette question que devront répondre les jurés de la cour d'assises de Paris, à partir de mardi. Trois skinheads comparaissent devant la justice pour avoir porté des coups à Clément Méric, "antifa" de 18 ans, tué lors d'une bagarre entre groupes ennemis.Ce jour-là, vers 18 heures, des militants rivaux antifascistes et skinheads se retrouvent à une même vente privée, d'une marque de vêtements. Après s'être invectivés, les jeunes en viennent en main. une rixe éclate au pied de l'église voisine Saint-Louis-d'Antin.
C'est lors de cette bagarre que Clément Méric, étudiant à Sciences-Po, s'effondre. Le jeune homme, tout juste remis d'une leucémie, décède le lendemain.
Légitime défense ou "assassinat politique" ?
Si les bagarres ne sont pas rares entre les antifascistes et les skinheads, c'est la première fois depuis longtemps qu'une victime est tuée lors d'une telle rixe. Cette semaine, les juges devront trancher la question de la préméditation. Cette rixe était-elle purement fortuite, y a-t-il eu légitime défense, ou doit-on parler, comme les "antifas", d'"assassinat politique" ?Au lendemain des faits, le gouvernement s'était attaqué aux groupuscules identitaires et racistes. Plusieurs organisations avaient été dissoutes, comme "Troisième voie", ou encore les "Jeunesses nationalistes révolutionnaires" de Serge Ayoub.
Sur le banc des accusés, deux jeunes âgés de 25 ans, devront répondre des faits de violences "ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Des violences commises en réunion et avec arme, un coup de poing américain. Les deux jeunes encourent jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle. Le troisième accusé, âgé de 29 ans, est lui jugé pour des faits de violences aggravées, passibles de cinq ans d'emprisonnement.
► Suivez le procès en direct live tweet (Aude Blacher)Tweets by audeblacher