Bernard Pivot fait des émules ... féministes: une dictée d'écriture inclusive est organisée le 10 janvier à Paris pour faire progresser l'égalité entre les femmes et les hommes, sans prêter le flanc à la caricature, selon ses concepteurs.
"Nous proposons aux participants de transformer un texte en écriture inclusive sans tomber dans la caricature qui consisterait à ajouter des points partout", explique Chloé Sebagh, cheffe de projet à l'agence de communication Mots-Clés.Les contempteurs de l'écriture inclusive lui reprochent principalement d'alourdir la lecture à l'envi, en ajoutant à la racine du mot son suffixe masculin, suivi du fameux "point milieu" ou "point médian" et du suffixe féminin, comme dans ambassadeur.rice.s par exemple.
"On peut avoir une ou deux occurrences du point médian, mais il ne s'agit pas d'en cribler le texte", ajoute Chloé Sebagh.
"Ce petit livre publié aux éditions iXe est une mine d'information sur la réalité de ce qu'est l'écriture inclusive, loin des idées toutes faites dont elle souffre. La terre entière se focalise par exemple sur le point médian alors qu'on peut écrire tout un texte sans."#égalitéFH https://t.co/cmRxRymcpD
— Mots-Clés (@Mots_Cles) 3 décembre 2018
Manuel d'écriture inclusive
L'agence Mots-Clés qui organise la dictée pour la deuxième fois propose sur son site un manuel d'écriture inclusive, basé notamment sur le "Guide pratique pour une communication publique sans stéréotypes de sexe" du Haut Conseil à l'Egalite entre les femmes et les hommes.Lors de la dictée sera dévoilé un nouveau référentiel, mis au point avec Éliane Viennot, autrice de "Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin !" et tout récemment de "Le langage inclusif, pourquoi, comment" aux éditions iXe.
Les règles de base: accorder les fonctions, grades, métiers et titres, ou encore éviter d'utiliser un masculin "générique".
On peut soit énumérer les termes au féminin et au masculin par ordre alphabétique ("tous les Acadiens, toutes les Acadiennes"), soit utiliser le point milieu (acteur.rice.s) soit recourir à des termes identiques au masculin et au féminin, dits "épicènes" comme membre, cadre, artiste...
L'heure est venue de refaire un point sur l'écriture inclusive https://t.co/MbsS0yyHy2 via @slatefr
— Editions iXe (@editionsiXe) 28 décembre 2018
Deuxième dictée du genre
Si cette petite gymnastique vous tente, il faut s'inscrire sur le site internet de l'agence Mots-Clés, pour un nombre de places limité à 80.La première dictée en 2017, énoncée par la journaliste Audrey Pulvar, portait sur un texte de Françoise Giroud de 1965 dans "L'Express". Cette fois, c'est Pascale Clark qui dictera un texte gardé top secret, seul point commun avec l'exercice de Pivot.