Les terminales STD2A du lycée Georges Brassens d'Evry-Courcouronnes (Essonne) passeront leur épreuve de philosophie dans un établissement du 7e arrondissement parisien ce mercredi. Contraints de se lever très tôt pour s'y rendre ou de trouver des solutions de repli, ils vivent cette situation comme une injustice.
"Au début ça ne m'a pas choquée, mais ensuite quand j'ai vu l'itinéraire qu'il fallait faire, ça a été la douche froide". Myriam a 17 ans, elle est en terminale au lycée Georges Brassens d'Evry-Courcouronnes (Essonne), et ce mercredi elle passera l'épreuve tant redoutée de philosophie. Pour elle et ses 28 camarades de la filière STD2A (sciences et technologies du design et des arts appliqués), les dernières semaines ont été sources de stress.
"Il y a des travaux dans notre lycée qui ne peut donc pas faire centre d'examen cette année. Les élèves de terminale ont donc été dispatchés dans différents établissements de villes alentours, et notre classe est tombée sur Paris", explique la lycéenne. Une mauvaise surprise pour ces élèves convoqués dès 7h15 au lycée Albert-de-Mun dans le 7e arrondissement, soit à plus d'une heure et demie de transport de leur lieu de résidence.
Entre 1h45 et 2h15 de temps de trajet pour passer le bac
Pour Samir Alioua, président départemental de la FCPE Essonne, c'est une aberration : "Nous avons calculé qu'il fallait à ces terminales entre 1h45 et 2h15 pour se rendre sur leur lieu d'examen, certains vont devoir se lever à 4h15 pour s'y rendre en transports en commun, s'indigne-t-il, c'est une source de stress supplémentaire pour ces jeunes".
Pour ce représentant des parents d'élèves, cette situation était évitable : "Nous avons alerté depuis plusieurs semaines la Direction académique des services de l'éducation nationale, mais personne ne nous répond. Je ne peux pas croire qu'il n'y ait pas un établissement dans l'Essonne qui ne puisse accueillir ces 29 élèves". Le président de la FCPE dénonce "une rupture d'égalité" avec les autres élèves.
Contacté, le Service interacadémique des examens et concours, en charge de leur organisation, s'explique : "Le lycée G. Brassens d'Évry-Courcouronnes étant en travaux, il ne peut pas accueillir de candidats cette année. Quand ils ne peuvent passer des épreuves dans leur lycée, les candidats sont affectés dans des établissements qui proposent les mêmes filières et dans lesquels il reste suffisamment de places pour les accueillir, c’est pourquoi les élèves de STD2A du lycée Brassens ont été affectés dans le lycée A. de Mun à Paris, aucun établissement proche ne pouvant les accueillir dans l’Essonne."
Dormir ou venir, il faut choisir
Pour pallier les incertitudes liées aux transports en commun et le stress que cela engendre, certains parents d'élèves ont fait le choix de réserver une chambre d'hôtel ou de prendre un Airbnb aux abords du centre d'examen. Une source de dépense supplémentaire qui n'est pas à la portée de tous. "C'est un examen public et les parents se trouvent obligés de payer pour s'assurer que leurs enfants soient à l'heure", s'agace le président de la FCPE Essonne.
D'autres ont plus de chance, c'est le cas de Maëlle, 18 ans : "Une collègue de ma mère m'a proposé de m'héberger sur Paris. J'aurais donc moins de temps de trajet et plus de temps pour dormir. Sans cela, il fallait que je parte de chez moi avant 6 heures du matin", explique la jeune femme qui réside à Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne). Myriam aussi a finalement trouvé une solution pour la nuit, in extremis : "Ma sœur a un studio sur Paris, elle va me le prêter pour la nuit. Mais je sais que j'ai beaucoup de chance, sans cela je serais partie la boule au ventre".
Désormais, les élèves de terminale espèrent simplement que cette configuration ne se reproduira pas. "Nous souhaitions mettre en lumière ce problème, pour que les STD2A n'aient pas le même stress que nous l'année prochaine. Même si nous savons que pour nous, ça ne va rien changer", se résout Myriam.
À la veille de l'épreuve, ils acceptent leur sort, avec philosophie.