L'association Résistance à l'agression publicitaire a déposé une plainte pour profanation de sépulture. Depuis un an, une bâche publicitaire recouvre le socle de la Bastille qui est en rénovation. Les militants ont invoqué le code pénal et porte plainte contre X pour profanation de sépulture.
Le 25 novembre, est connue comme la journée sans publicité, l'association anti-pub, Résistance à l’agression publicitaire (R.A.P.) a voulu alerter l'opinion et annonce avoir déposé plainte contre X pour profanation de sépulture.
L'association explique que depuis le mois de novembre 2016, une bâche publicitaire est installée sur la colonne de la Bastille. Ce monument situé au centre de la place abrite les corps des révolutionnaires de 1830 et de 1848, rappelle la RAP. L'association s’appuie sur l’article 225-17 du Code pénal et invoque le respect de principe dû aux morts qui motive par exemple l’interdiction de toute publicité sur les murs à l'extérieur ou à l'intérieur des cimetières.
A l'occasion de la journée sans pub, nous vous annonçons que nous déposons plainte contre la Bâche publicitaire à #Bastille pour profanation de sépulture https://t.co/mcJgJVARZ9 pic.twitter.com/YCtZzNamQf
— Résistance à l'Agression Publicitaire - Paris (@Paris_RAP) 25 novembre 2017
Les morts de la révolution de 1830 et 1848 sont enterrés à la Bastille
Pour rendre hommage aux victimes de la révolution des Trois Glorieuses de 1830, Louis-Philippe ordonne la construction d’une colonne triomphale surmontée du Génie de la Liberté. Lors de cette cérémonie, la symphonie funèbre et triomphale d’Hector Berlioz, dirigeant l’orchestre, accompagne l’arrivée des corps des révolutionnaires en char mortuaire, avant leur inhumation dans le monument. Après la révolution de 1848, les dépouilles des émeutiers sont déposées dans le second caveau du monument. A la chute de Napoléon III, en 1871, durant la Commune, le monument échappe de peu à la destruction.
"Un lieu sacré"qui accueille les morts de la Nation
Sur le cahier des charges de la société JCDecaux qui gère l'emplacement publicitaire de la colonne de Juillet, le publicitaire rappelle que "la colonne accueille des tombeaux de révolutionnaires et qu'il s’agit d’un lieu chargé d’Histoire, symbole de la République, et sensible par définition". En conséquence, "les créations graphiques proposées devront donc être établies dans un contexte de "compatibilité" avec le monument et son environnement" note encore le publicitaire.
Mais selon l'association, l'affichage publicitaire "a pour effet de faire entrer dans le domaine marchand les sépultures des morts glorieux qui ont marqué l'Histoire" et estime que "la marchandisation de ces espace viole le respect dû aux morts". L'association Résistance à l'agression publicitaire note également que dans les cimetières parisiens, les murs"doivent rester vierges de tout affichage publicitaire".
Enfin pour conclure, l'association explique que la colonne de Juillet au même titre que la "tombe du Soldat inconnu" est un lieu sacré, en ce qu’elle accueille les morts de la Nation, et que" l’affichage publicitaire a pour effet de le transformer en un haut lieu de la vénalité".