Fondé en 1856, le Bazar de l'hôtel de Ville fêtera-t-il ses 170 ans ? Rachetée en 2023, la célèbre enseigne de la rue de Rivoli est en difficulté.
Avant, le client pouvait trouver de tout au BHV mais, depuis quelques mois, les rayons se vident. Stéphane Vincent est salarié à l'espace bricolage et il ne sait plus quoi vendre à ses clients : "On leur dit d'aller à la concurrence puisque nous n'avons pas les produits donc nous ne sommes plus à même de faire notre vrai métier de vendeur et ça, c'est quelque chose qui nous inquiète".
En difficulté à la fin de l'année 2023, le groupe Galeries Lafayette vend le BHV-Marais, une institution au centre de Paris. C'est Frédéric Merlin, un homme d'affaires de 32 ans, qui devient alors le nouveau propriétaire du bâtiment.
La puissance des marques
Le grand magasin possède une particularité : les espaces de vente sont majoritairement gérés par les marques avec leurs propres vendeurs, comme l'explique Yves Puget, directeur de la rédaction du magazine LSA Commerce et Consommation : "Dans ces grands magasins, contrairement à une grande surface alimentaire, ce sont des stands de marques. Les salariés et les stocks appartiennent aux marques et, après, le BHV encaisse les ventes et rétribue à ces marques leur chiffre d'affaires. Effectivement, si le chiffre d'affaires n'est plus rétribué, les marques peuvent dire stop et arrêter leur contrat".
À l'étage ameublement et décoration, une enseigne spécialisée a décidé de plier bagage. Des panneaux noirs et opaques interdisent désormais l'accès à son stand faute d'argent reçu de la part du BHV.
Vers une grève générale ?
"Nous avons des partenaires qui, aujourd'hui, en vendant leurs marchandises, nous permettaient de gagner notre vie. Si on ne paye pas les partenaires, la marchandise ne rentre pas, le chiffre d'affaires ne rentre pas et, forcément, l'inquiétude c'est de savoir comment on va vivre. À court terme on va se retrouver en difficulté", admet Christian Poncet, délégué intersyndical CGT BHV-Marais.
Réunis en intersyndicale, les plus de 800 employés réfléchissent à mettre en place une action de grève durant le mois de septembre.