Des bistrots de quartier bientôt inscrits au patrimoine immatériel de l’Unesco ? C'est le souhait d'une association de commerçants, soutenue par des personnalités du monde culturel. Ils comptent déposer un dossier en septembre au Ministère de la Culture.
Il y a les bistrots populaires. Ceux où l'on s'accoude volontiers au comptoir pour boire son petit noir. Et les bistrots plus sélects, propices aux longues flâneries en terrasse. A chacun son style. A chacun son budget. Pas compliqué de trouver "son" bistrot parmi les 1200 cafés de la capitale. Un véritable art de vivre que certains aimeraient pourtant protéger. Car à les écouter, il y a danger. Alain Fontaine, propriétaire depuis 15 ans du bistrot familial Le Mastroquet, dans le quartier de la Bourse à Paris souhaiterait l'inscription des bistrots et des terrasses de Paris au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco. Il préside une association qui a présenté ce lundi 11 janvier son projet à la presse. "Le bistrot, c'est une cuisine de tradition, c'est une cuisine de famille. On veut que le monde vienne nous voir pour le Louvre et la Tour Eiffel. C'est bien. Mais on veut aussi que les touristes français ou étrangers viennent à la rencontre de ce peuple de Paris."
Moitié moins de bistrots à Paris en 20 ans
Les bistrots ne représentent plus que 14 % des points de restauration de la capitale contre 50 % il y a 30 ans. Le nombre de café a littéralement chuté. Ils étaient 2400 en 1998. Ils ne sont plus que 1200 cette année à Paris. La faute au prix des loyers parisiens, toujours galopants. La faute aussi aux sandwicheries, aux fast food et à des professionnels proposant une cuisine stéréotypée. Alors pour assurer leurs survies, les personnalités se mobilisent comme Pierre Arditti, Charles Berling, Jean-Michel Ribes, François Morelle ou encore le comédien Jacques Weber, lyrique quand il s'agit de parler bistrot : "C'est du bois, c'est du zinc, c'est du bon vin, c'est tout simple. Et c'est surtout une possibilité extraordinaire de pouvoir parler avec son voisin, de manger très bien à des prix accessibles à tout le monde."Seront retenus comme "bistrots" "les établissements indépendants, à caractère populaire, ouverts toute la journée, qui disposent d’un bar" indique Bruno Carlhian membre de l’Académie Rabelais, qui dirige le comité scientifique formé de sociologues et d’anthropologues chargé d’appuyer le dossier. Un dossier qui sera déposé à la rentrée au ministère de la culture. Le début d'un long processus. S'il est accepté, les bistrots parisiens seront inscrits à l'Unesco d'ici din 2019, voire début 2020.