À Bois-le-Roi, une commune de 6 000 habitants, on compte moins de 2% de logements sociaux. Longtemps, elle n'était pas concernée par la loi de solidarité et renouvellement urbain mais elle doit aujourd'hui combler son déficit et le nouveau plan local d'urbanisme ulcère certains habitants.
À Bois-le-Roi (Seine-et-Marne), Xavier Lagrange se verrait bien construire sa maison sur le terrain de 4 000m2 qu'il a acheté. Son but, une maison familiale à partager mais, il en est persuadé, dès qu'il en deviendra propriétaire : "Toute nouvelle construction sera ou devra être à destination de la mixité sociale [...] pour moi, c'est du vol ni plus ni moins. Si on ne peut pas construire ce qu'on veut sur un terrain qui nous appartient, pour moi, c'est la définition du vol".
Dans cette commune de 6 000 habitants aux quartiers huppés, les logements sociaux se font rares. L'heure est donc venue de se mettre en conformité, ce qui provoque une levée de boucliers.
"La ségrégation sociale heureuse"
Le nouveau plan local d'urbanisme prévoit des zones de mixité sociale sur des terrains privés où aucun permis de construire ne sera accordé sauf s'il est à vocation sociale.
"On les a dispersés sur la commune pour favoriser du logement social diffus et ne pas avoir des blocs de logements sociaux, au même endroit, tout le temps", justifie David Dinthilac, maire (sans étiquette) de Bois-le-Roi. "Certains, peut-être, prônent la ségrégation sociale heureuse, ce n'est pas mon cas. On doit répondre aux obligations de la loi."
Une vingtaine de propriétaires s'estiment ainsi menacés. Une colère d'autant plus forte que, selon eux, la commune compterait des surfaces inoccupées : "Il y a 160 logements vacants à Bois-le-Roi dont 30 maisons abandonnées, il faut d'abord s'en occuper. C'est la préfecture qui nous le recommande et, à mon avis, cette recommandation c'est du bon sens", martèle Patrick Gauthier, élu d'opposition (sans étiquette) de la commune.
Un objectif de 600 logements devra être atteint d'ici 15 ans.