Caisse d'épargne: trois syndicalistes poursuivis pour séquestration attendent leur jugement

Le tribunal correctionnel de Paris rend mardi son jugement concernant trois syndicalistes de la Caisse d'Epargne, accusés d'avoir séquestré trois membres du directoire lors d'une grève en 2010.

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Le tribunal correctionnel de Paris rend mardi son jugement concernant trois syndicalistes de la Caisse d'Epargne, accusés d'avoir séquestré trois membres du directoire lors d'une grève en 2010. A l'audience le 16 septembre, le parquet a requis une amende de 1.000 euros avec sursis à l'encontre de chacun des prévenus. 

Le 15 avril 2010, après trois jours d'un mouvement social qui a duré quatre semaines, une centaine de grévistes de la Caisse d'Epargne d'Ile-de-France avaient "retenu" pendant un peu moins de deux heures des membres du directoire dans l'un des sièges de l'entreprise à Paris, avait expliqué la direction à l'époque. Les dirigeants se sont désistés et ne sont pas parties civiles au procès. Selon un constat dressé par un huissier présent sur place, le directeur des ressources humaines avait déclaré: "Je considère être sous contrainte, j'ai reçu mandat de négocier en dehors de toute contrainte et considère être séquestré". L'un des trois prévenus lui avait rétorqué: "Vous n'êtes pas séquestré, vous êtes retenu".

A la barre, les trois prévenus - deux syndicalistes Sud, un CGT - ont expliqué qu'ils s'étaient interposés entre "collègues grévistes" et "délégation patronale", car les esprits "commençaient à s'échauffer" et ils voulaient éviter que la situation ne dégénère. Les trois syndicalistes sont également poursuivis pour avoir tenté d'extorquer la signature d'un accord. Le 16 avril 2010, environ 150 grévistes avaient manifesté au pied du domicile parisien du président du directoire de l'époque, Bernard Comolet, scandant des slogans comme "Comolet, t'es foutu, l'Ecureuil est dans la rue".

Si une telle manifestation peut être considéré comme une tentative d'extorsion, "où va-t-on ?", s'était interrogé l'un des avocats de la défense, Me Jérôme Karsenti. La plainte avait été déposée trois mois après l'accord de fin de conflit, avait souligné Me Jérôme Karsenti, y voyant un "acte de vengeance".
Son confrère Antoine Comte s'en était pris à une plainte qui "sue la haine de classe", ses clients, qui ont par la suite été "vidés" de l'entreprise, ne sont à aucun moment précisément désignés comme ayant empêché les dirigeants de sortir. Pour lui, les poursuites pour tentative d'extorsion portent atteinte au droit de grève.

Au terme du conflit social, les salariés, qui protestaient contre la quasi-suppression de l'intéressement et un plan social supprimant 551 postes administratifs, avaient obtenu le paiement d'une partie des jours de grève, dix millions d'euros d'intéressement supplémentaires, s'ajoutant à quatre millions qui avaient déjà été versés, et la promesse qu'il n'y aurait pas de licenciement contraint.

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