La marche partira de la place des Invalides à Paris à 15h, "la circulation routière risquant d’être fortement perturbée rive gauche", précise la préfecture de police de Paris. De nombreuses stations de métro seront fermées sur les lignes 4, 10, 12 et le RER C.
"Pour la République, contre l'antisémitisme" : c'est derrière cette banderole que les présidents de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et du Sénat Gérard Larcher mèneront le cortège parisien, qui reliera le palais Bourbon et celui du Luxembourg, à partir de 15h, au départ de l'esplanade des Invalides.
Un important dispositif de sécurité sera déployé avec "plus de 3.000 policiers et gendarmes" ainsi que "des unités d'élite mobilisées", a souligné vendredi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Cette marche, sans prise de parole ni estrade prévue, se veut "un cri des consciences pour déclarer à la face du monde que la République française ne laisse pas, et jamais ne laissera, prospérer" l'antisémitisme, selon les présidents des deux chambres.
Le carré de tête à Paris réunira des personnalités "incarnant" la République, mais "pas de chefs de parti", selon l'entourage de Mme Braun-Pivet, au premier rang desquels la Première ministre Elisabeth Borne, dont le père de confession juive a été déporté, les ex-présidents François Hollande et Nicolas Sarkozy, ainsi que d'anciens chefs de gouvernement.
Banderole commune pour les partis de gauche
Les partis de gauche EELV, PS et PCF, ainsi que des associations de défense des droits humains et des organisations défileront derrière une banderole commune "contre l'antisémitisme et tous les fauteurs de haine et de racisme" dans une démarche de "cordon républicain" face à l'extrême droite, ont-ils précisé dans un communiqué samedi.
"Ce combat contre l'antisémitisme, pour la République, doit se faire dans la clarté", soutiennent-ils, jugeant que "les forces d'extrême droite n'y ont pas leur place".
De nombreux représentants des cultes seront présents, mais peu de musulmans, plusieurs organisations regrettant que la marche se tienne "sans un mot sur l'islamophobie".
Emmanuel Macron ne sera pas présent
Après avoir longuement hésité, Emmanuel Macron ne sera finalement présent que "par la pensée" à la "grande marche civique" dimanche à Paris contre l'antisémitisme, à propos de laquelle il a dénoncé "beaucoup de confusion" et de "récupération" politiques.
"Je serai par le coeur et par la pensée" à cette marche qui vise à "bâtir l'unité du pays" face à la recrudescence des actes antisémites, a-t-il affirmé, après un dépôt de gerbe au pied de la statue de Georges Clémenceau, défenseur du capitaine juif Alfred Dreyfus et "père de la victoire" de la Première guerre mondiale, en marge des commémorations du 105e anniversaire de l'Armistice de 1918.
Le président répondait à une femme se présentant comme une arrière-petite-fille du capitaine Dreyfus et qui lui disait être "déçue" par son absence à la manifestation.
"Je n'ai jamais été à une manifestation quelle qu'elle soit", a justifié le président. "Mon rôle est plutôt de bâtir l'unité du pays et d'être ferme sur les valeurs", de "prendre des décisions, de dire des mots quand il faut les dire et d'agir, sinon je peux manifester toutes les semaines".
A la demande d'Emmanuel Macron, le ministre de la Défense Sébastien Lecornu déposera une gerbe dans l'après-midi à l'école militaire en hommage à Alfred Dreyfus, selon l'entourage du ministre.
Près de 1 250 actes antisémites ont été recensés dans le pays selon les autorités depuis le début de la guerre déclenchée par les massacres du Hamas en Israël, le 7 octobre.
Jean-Luc Mélenchon ne s'y rendra pas
"Sur l'antisémitisme, c'est très simple on ne concèdera rien et rien ne le justifie", a souligné le président de la République, en défendant une approche "universaliste" face à l'antisémitisme, voyant "beaucoup de confusion" et "de récupération" à ce sujet.
Il faisait allusion à l'absence à cette marche de la France insoumise (gauche radicale), dont le leader Jean-Luc Mélenchon a été accusé d'ambiguité sur l'antisémitisme, et à la présence du Rassemblement national (extrême droite), qui suscite l'embarras à gauche et dans la majorité, d'autant plus que son président Jordan Bardella a récemment affirmé que son cofondateur Jean-Marie Le Pen n'était "pas antisémite" malgré ses condamnations en justice.
D'autres rassemblements sont prévus dans plusieurs villes de France.