"Choquée et indignée", Anne Hidalgo demande le retrait de pubs "anti-IVG et anti-PMA" dans les gares à Paris

La maire PS de Paris a critiqué jeudi des pubs de l’association Alliance Vita, se disant « profondément choquée » par une « campagne anti-IVG et anti-PMA ». La régie publicitaire qui gère les espaces de la SNCF et de la RATP a annoncé le retrait de plusieurs affiches.

« La société progressera à condition de respecter la maternité », « la paternité » ou encore « la vie »… La nouvelle campagne publicitaire d’Alliance Vita, une association fondée par Christine Boutin en 1993 et connue pour ses prises de positions contre l'avortement, l'euthanasie et le mariage homosexuel, suscite la polémique auprès de certains élus et internautes.

La maire de Paris, Anne Hidalgo, a demandé jeudi – jour du lancement de la campagne – le retrait des affiches en question : « Je suis profondément choquée et indignée par cette campagne anti-IVG et anti-PMA à la Gare du Nord et dans plusieurs autres lieux de la capitale ». Toujours du côté du PS, Maxime des Gayets, conseiller à la région Île-de-France et adjoint au maire du 2e arrondissement, a lui estimé qu’Alliance Vita entravait « le droit à l’IVG », déclarant que l’association ne pouvait « faire campagne ainsi dans l’espace public ». Les visuels ont aussi été la cible de certains internautes sur Twitter (ici ou , par exemple), les jugeant « en contravention avec la loi sur le délit d'entrave à l'IVG ». Sur son site, Alliance Vita – qui parle de 400 panneaux d’affichages – présente en tout cas une campagne lancée « contre le projet de loi bioéthique », « à quelques jours de la reprise, au Sénat, du débat bioéthique, le 8 janvier 2020 en commission ».

"Devoir de neutralité" contre "censure"

L’association dit ainsi souhaiter « alerter l’opinion sur les dangers de cette réforme », qui pourrait d’après elle dériver vers des pratiques eugénistes (« sélectionner des enfants à naître selon des critères génétiques ou de capacités physiques »). Médiatransports, la régie publicitaire en charge des espaces de la SNCF et de la RATP, a par la suite annoncé à L’Obs le retrait de deux des affiches critiquées – celles centrées sur la « maternité » et la « paternité » – soulignant son « devoir de neutralité » et évoquant une « négligence » : « Nous respectons la pluralité des expressions dès lors que les messages que nous diffusons ne sont pas en contradiction avec notre devoir de neutralité. C’est le cas de ces deux visuels militants. » Valérie Decamp, la présidente de la société, a confirmé sur Twitter un retrait le soir même, parlant de « dysfonctionnements liés aux grèves » et d’une « présence non conforme à nos principes de neutralité ». Tugdual Derville, délégué général d’Alliance Vita, a réagi à l’annonce de la régie en dénonçant une « censure », auprès de BFM TV, et questionnant le « principe de neutralité » mis en avant par Médiatransports. « Tout message publicitaire présentant un caractère politique, confessionnel ou dont le texte ou l’illustration serait contraire aux bonnes mœurs ou préjudiciable à l’ordre public est prohibé. Tout message publicitaire présentant un caractère syndical est prohibé dans l’univers des gares », indiquent en tout cas les conditions générales de vente de la régie.
 
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