Des lamas, des bisons, des chameaux place de la République à Paris: un collectif des cirques de France est venu présenter au public ses animaux sauvages "en bonne santé" pour défendre le cirque avec animaux qui fête ses 250 ans cette année.
"Le cirque vous informe que tous les animaux du cirque sont nés en captivité et n'ont en aucun cas été prélevés dans leur milieu naturel. Ici on aime les animaux", assure le cirque Achille Zavatta dans un tract remis aux passants.
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— elisabarg (@Elisabarg) 17 janvier 2018
Sur la place de la République, le collectif des cirques de France est venu présenter au public ses animaux sauvages."Le cirque sans animaux est un repas sans vin, explique Joseph-Eugène Bouglione, 86 ans. Les gens, de 7 à 77 ans, viennent au cirque pour voir nos bêtes qui sont nées dans des zoos à Rotterdam, Anvers, New York. Ils sont tous nés en captivé depuis huit générations et sont en bonne santé".
Un voeu voté par l'executif parisien
La mort fin novembre à Paris de la tigresse Mevy, abattue par son propriétaire après s'être échappée d'un cirque, avait relancé le débat sur la présence d'animaux sauvages dans ces spectacles, de plus en plus contestée. Suite à cette polémique , la Ville de Paris s'était engagée à devenir une ville sans animaux sauvages dans les cirques, sans échéance et en renvoyant à l'État la responsabilité d'une interdiction.
En décembre dernier, au terme d'un débat passionné sur les animaux sauvages dans les cirques et la maltraitance animale en général, tous les élus parisiens ont voté un voeu de l'exécutif de la maire Anne Hidalgo affirmant que Paris, "non décisionnaire en la matière, s'engage pour une ville sans animaux sauvages dans les cirques, à une échéance à préciser avec l'État et les circassiens".
Les circassiens présentent leurs bêtes
Pour présenter des numéros avec des bêtes, "il faut être titulaire d'un certificat de capacité et surtout avoir de l'amour pour eux", explique Joseph-Eugène Bouglione dont l'arrière-grand père a commencé ses spectacles avec un ours et un singe.Selon le collectif de familles de cirque, 14 millions de spectateurs en France viennent au cirque chaque année. "Le grand public doit se rendre compte que nos animaux ne sont pas dangereux. On doit interdire la chasse à courre, la corrida, les combats de coq et de chiens, toutes ces pratiques cruelles où il y a mise à mort, mais pas le cirque avec animaux", revendique M. Bouglione.
"Une banque génétique"
James Douchet dirige un des cirques Zavatta. "On respecte la règlementation délivrée par le ministère de l'Environnement. On a un certificat de capacité pour nos bêtes. On a un suivi vétérinaire dans chaque ville où l'on se produit. On est un des spectacles itinérants le plus contrôlé de France et peut être même d'Europe", commente-t-il. "Nos animaux sont bien traités. On vit plus avec nos bêtes qu'avec notre famille", affirme le dresseur qui possède une cinquantaine d'animaux "non domestiques". "Parmi les 400 cirques qui se produisent en France, 200 présentent des numéros avec animaux sauvages. Et pas question que ça cesse !", s'indigne de son côté, Roger Mordon, président de la Fédération des Cirques de tradition, à la tête du cirque Roger Lanzac aux Antilles et d'une vingtaine d'établissements en métropole.
Président du groupe de travail du bien-être animal dans les cirques, Williams Kerwich relève lui que "le cirque est une banque génétique". "On trouve encore quelques lions à crinière noire dans les cirques alors qu'il n'y en a presque plus dans leur milieu naturel", note-t-il. Son père dressait cette espèce sauvage.
Les arrêtés anti cirques se multiplient, en France, 65 communes ont pris des arrêtés pour interdire l'installation de cirques possédant des animaux, selon l'association de protection des animaux PETA, qui espère une "interdiction nationale".