Retenus par les forces de l'ordre hors de Paris, les agriculteurs de la Coordination rurale n'ont pas pu se rassembler ce lundi à Paris. Ils ont annoncé mettre fin à leur action ce lundi soir.
Quelques dizaines d'entre eux, venus notamment de la Marne et de l'Aube, étaient bien présents lundi matin à Paris. Ils ont tenté de se rassembler au Trocadéro pour rejoindre l'Arc de triomphe, malgré l'interdiction des rassemblements prononcée par la Préfecture de police. Mais, contrôlés par les forces de l'ordre, ils n'y sont pas parvenus.
Non loin de Matignon, sept autres accompagnés d'une chèvre ont été "évincés sans incident", selon une source policière.
Les autorités "n'ont jamais voulu nous laisser entrer dans Paris. On a demandé un point de chute pour un rassemblement, mais on ne l'a jamais obtenu", a déclaré le secrétaire général du syndicat Christian Convers, depuis le Trocadéro, réfutant toute "intention de bloquer quoi que ce soit".
Avant d'ajouter, en fin de journée : "On va arrêter là, les agriculteurs rentrent chez eux". "Mais on prend note de l'entrée en matière de ce gouvernement à l'égard des agriculteurs. On n'a jamais vu une telle approche du monde agricole. Les agriculteurs apprécieront."
Les tracteurs de la Coordination Rurale sont entres dans Paris ce matin. Victoire symbolique des agriculteurs qui ont réussi à amener l'urgence de la crise agricole. Bravo les bourguignons et les francs comtois pic.twitter.com/fMOqMEWbUX
— Coordination Rurale (@coordinationrur) January 7, 2025
Passage forcé dans les Yvelines
A la veille du coup d'envoi de la campagne électorale pour les chambres d'agriculture, les "bonnets jaunes" du deuxième syndicat agricole veulent se faire entendre : contre les accords de libre-échange, la concurrence déloyale, y compris intra-européenne, et les contrôles dans les fermes.
Depuis les départements autour de Paris, plusieurs convois avaient tenté lundi d'approcher la capitale.
Dans les Yvelines, une dizaine de tracteurs et une quinzaine de voitures ont forcé un passage, avant d'être bloqués. En Seine-et-Marne, deux petits convois ont également été contenus par les forces de l'ordre, selon une source policière.
Dans l'Essonne, un barrage a été forcé par six tracteurs, interceptés par la suite. Des agriculteurs ont été autorisés, dans un climat tendu, à rejoindre avec leurs 21 tracteurs le site d'une sucrerie Tereos ; ceux en véhicule personnel se sont engagés à renoncer à Paris et à partir en convois encadrés, de même source.
"Non, on ne bloque pas, en plus un jour de rentrée scolaire"
Tout en disant comprendre "l'inquiétude" des exploitants, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard avait prévenu lundi matin qu'il n'était pas question d'autoriser une paralysie de la ville.
"Non, on ne bloque pas, en plus un jour de rentrée scolaire", a-t-elle dit sur TF1.
Environ 200 agriculteurs avec une cinquantaine de tracteurs se sont mobilisés dans la journée, estime-t-on de source policière, prévoyant plusieurs nouvelles actions mardi, notamment à Rouen ou Gap.
Rappelant que le Premier ministre François Bayrou recevrait les syndicats agricoles lundi prochain, Annie Genevard a estimé que "l'urgence qu'ils mettent en avant pour être reçus maintenant", ne se justifiait pas vraiment.
Les agriculteurs protestent notamment contre la signature d'un accord de libre-échange entre l'UE et des pays latino-américains du Mercosur.