Les faits se seraient produits de 2008 à 2010. Julie accuse 20 pompiers de l'avoir violée alors qu'elle avait entre 12 et 14 ans. Trois d'entre eux sont renvoyés en correctionnelle pour atteinte sexuelle et échappent à la cour d'assises. Une décision qui scandalise la mère de la victime présumée.
La mère de Julie est sous le choc. Trois pompiers initialement mis en examen pour viol sur mineur ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel pour atteinte sexuelle sur une adolescente de 14 ans en 2009.
"C'est incompréhensible, on est sans mot. Julie à l'époque avait 12 ans et demi lorsqu'elle avait rencontré son premier agresseur, son premier pompier, qui l'a faite en intervention, qui connaissait son âge, tout d'elle. Il l'a violée une première fois, quand il était seul avec elle puis en réunion avec ces deux autres pompiers alors qu'elle avait 14 ans, qu'elle allait très très mal."
"Pour nous, c'étaient des héros"
Selon sa mère, la jeune fille a commencé à prendre des médicaments lourds à 13 ans, des antidépresseurs, des neuroleptiques et des anxiolytiques.La jeune fille, victime de crises de spasmophilie et de tétanie reçoit alors la visite de nombreux pompiers à cause de son état de santé : plus de 130 entre 2008 et 2010 (elle a alors entre 12 et 14 ans), selon l'AFP.
"Cela faisait plus d'un an que l'on rencontrait ces pompiers qui la prenaient en charge. On a accepté parce que c'étaient des pompiers donc cela voulait dire qu'on avait confiance. Pour nous, c'étaient des héros."
La plainte date d'il y a 10 ans
Selon l'instruction, la requalification des faits est due à un défaut de preuves permettant d'établir le défaut de consentement. Selon une source proche du dossier citée par l'AFP, c'est elle qui entre en contact avec certains grâce aux réseaux sociaux et exprime "son souhait de rapports sexuels en des termes très crus" et a des rapports avec environ vingt pompiers.Mais selon la mère de Julie, on ne peut considérer qu'elle souhaitait ces relations : "À partir du moment où ce pompier est entré dans sa vie, elle était en 4e, elle avait 12 ans et demi. Il a commencé à lui envoyer des messages à caractère pédopornographique. Elle s'est mise à aller très mal, à prendre des médicaments. Elle était complètement shootée, à aucun moment on ne peut dire qu'elle était consentante de quoi que ce soit."
L'affaire, hors norme, a eu une instruction particulièrement longue : la première plainte date d'août 2010. Pour la mère de Julie, il y a une volonté délibérée de protéger les pompiers. "Ils ont commis un crime, seulement 3 sont visés par la justice. Où sont les 17 autres ?", interroge-t-elle.
Quatre pompiers ont également été mis en cause pour non-assistance à personne en péril et ont fait l'objet d'un non-lieu.
De lourdes séquelles
Aujourd'hui, Julie a 24 ans et se reconstruit pas à pas. Mais sa vie ne sera plus jamais la même. Une défenestration du 3e étage l'a laissée lourdement handicapée, avec une mobilité très réduite.Mais son combat judiciaire risque d'être encore long. L'avocat de la jeune femme a indiqué avoir d'ores et déjà fait appel de ce renvoi (auquel aucune date n'a été fixée) : "Un procès en correctionnelle pour une affaire de cette nature, c'est impossible", a ainsi déclaré Me Joseph Cohen-Sabban.
► Consultez l'entretien de la mère de Julie en entier.