De la traque de Jacques Mesrine aux attentats du Bataclan, la BRI, la Brigade de recherche et d'intervention fête ses 60 ans

La BRI, la Brigade de recherche et d'intervention de la préfecture de police de Paris surnommée l'anti-gang est la doyenne des unités d'élite des forces de l'ordre. Retour sur 60 ans de lutte contre le grand banditisme.

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En septembre 1964, lorsqu'elle est imaginée par le commissaire François Le Mouël, il s'agit de changer d'approche dans la lutte contre les gangs de braqueurs qui sévissent en région parisienne. Sa mission : enquêter en amont sur les suspects pour tenter de déjouer leurs plans, explique Sylvie Maligorgne, journaliste à l'AFP.

Très vite, la BRI se fait connaître sous le nom de "l'anti-gang". Parmi les affaires judiciaires notoires de l'unité figurent en janvier 1978 celle de l'enlèvement du baron Edouard-Jean Empain, un chef d'entreprise libéré après 63 jours de séquestration, et la traque de Jacques Mesrine, "l'ennemi public numéro un" tué dans sa voiture porte de Clignancourt.

Des hommes en première ligne au Bataclan

Depuis sa création, elle n'a cessé de monter en puissance et d'étoffer ses opérations, jusqu'aux attentats du 13 novembre 2015 qui ont ensanglanté la capitale.

Cette nuit, la BRI est en première ligne pour mener l'assaut et libérer les otages retenus par des jihadistes dans la salle de spectacle du Bataclan. "On essaie de marcher tant bien que mal entre les corps. En vie ou sans vie, on ne sait même pas", témoignait alors à notre micro Bill, un opérateur. 

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Pour le chef par intérim de l'unité, Pierre le Coz, interrogé par RTL, cela a été un "vrai moment de bascule pour la brigade".

Lors du procès des attentats du Bataclan, Christophe Molmy, le chef d'alors de la BRI, affirmait être marqué à vie par cette opération.

Yam, Jem, le chef de la première colonne de la BRI, ou encore le professeur Denis Safran, médecin de la BRI racontaient à notre micro l'intervention dans la salle de spectacle.


Au siège de la BRI, au "36 quai des Orfèvres" où elle est la seule occupante des lieux désormais depuis le départ des services de la police judiciaire (PJ) parisienne au "Bastion", dans l'ouest de Paris, le bouclier du Bataclan trône dans l'entrée pour ne pas oublier. En forme de sarcophage, le Ramsès, d'un poids de 80 kg, derrière lequel la colonne d'assaut a avancé, est criblé d'impacts de balles de kalachnikov.

Outre le Bataclan, la BRI s'est illustrée avec le Raid et le GIGN le 9 janvier 2015 avec les assauts menés simultanément à l'Hyper Cacher de la Porte de Vincennes où était retranché Amedy Coulibaly, et à Dammartin-en-Goële où les frères Kouachi, Chérif et Saïd, les assaillants de Charlie Hebdo, ont été abattus, deux jours après l'attentat au siège du journal satirique.

Gargouille à l'œil rouge 

Dans le hall, l'écusson de la BRI est reproduit en grand sur le sol. Une gargouille à l'œil rouge surveille Paris dans la pénombre, à l'image de celles de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, toute proche. Devant le "36", plusieurs véhicules blindés noirs siglés BRI en lettres blanches.

Service d'enquête et d'intervention, la BRI opère lors de crises aigües comme des prises d'otages ou des forcenés. Elle compte une centaine de membres - ses effectifs ont doublé après les attentats de 2015 - et peut regrouper jusqu'à 350 personnes en formation brigade anticommando.

Lors des Jeux olympiques de Paris, défi sécuritaire majeur pour la France, les trois unités d'élite de la police et de la gendarmerie, la BRI, le Raid et le GIGN, ont pour la première fois travaillé ensemble.

Ce jeudi se tient une cérémonie dans la cour de la préfecture de police, présidée par le préfet de police de Paris Laurent Nuñez.

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