Ville-d’Avray, Meudon, Eaubonne, Franconville… Ces communes ont décidé d’éteindre leurs lampadaires, pendant une partie de la nuit. Objectif : économiser leur budget et de l'énergie, "sobriété" oblige. Cette mesure fonctionne-t-elle réellement ?
Elles sont de plus en plus nombreuses en Île-de-France à vouloir la fin de l’éclairage public nocturne. Chaville, Meudon ou encore Ville-d’Avray (Hauts-de-Seine) ont rejoint les rangs de ces villes, depuis le 15 octobre dernier.
À l’occasion du jour de la Nuit, elles ont mis en place cette mesure ou sont sur le point de l'instaurer. Ce dispositif vise notamment à se conformer à la "sobriété énergétique" voulue par le président de la République. Dans les villes concernées, des changements commencent à se faire sentir.
La consommation annuelle de 764 machines à laver en moins
À 15 kilomètres au sud-ouest de Paris se trouve Ville-d'Avray (Hauts-de-Seine). Depuis le 1er novembre, c'est extinction des feux entre 1h40 et 5h40 du matin. "D’après nos hypothèses, cela évite 29 200 euros de dépenses pour la commune. Ce sont l'équivalent de 150 à 200 euros par nuit qui vont être économisés dans chaque ville participante", se réjouit Aline de Marcillac. Un dispositif d'ampleur selon l'élue (Divers droite), pour mieux affronter cette période trouble : "C'est une mesure d’urgence : l’idée est de faire passer le message que les particuliers sont appelés à faire des efforts. Les communes doivent aussi faire de même. Nous économisons donc sur l'éclairage public et le chauffage".
Les économies d'énergie escomptées sont importantes, d'après la maire de la commune : "Les huit armoires électriques de Ville-d'Avray consomment environ 400 000 kilowattheure par an pour 4 000 heures d’éclairement. Là, ces quatre heures d'arrêt de l'éclairage vont faire économiser 1 460 heures d’éclairage sur l’année. C'est presque 146 000 kilowattheure par an en moins. Si on compare, c'est la consommation de 30 foyers sur une année ou celle de 764 machines à laver. Rapporté au coût de l’éclairage, donc de l'abonnement, de l'amortissement et de l'entretien des lampadaires, on sera sur une réduction d'un peu moins de 30% par rapport à ce qu’on paye actuellement."
Cette mesure forte est prise pour une "période indéterminée". En parallèle, "un plan d'investissement" a été prévu par la commune. "Nous allons investir dans des éclairages avec diodes LED, plus économes", explique Aline de Marcillac. Une fois ces nouveaux équipements installés, la maire indique que la décision de maintenir l'éclairage nocturne éteint pourrait être réévaluée.
26% de réduction sur la consommation d'énergie
Dans le département du Val-d'Oise, à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de la région, Treize des quinze communes de la communauté d'agglomération du Val Parisis ont choisi d'éteindre les feux la nuit, et ce depuis le 1er juillet dernier. En clair : plus de lumière entre 1h15 et 4h45, à Herblay ou encore à Franconville. La collectivité territoriale attend "jusqu'à 26%" de consommation d'énergie en moins.
Trois heures et demie sans lumière au cœur de ces villes, pour "limiter les consommations énergétiques et contribuer à la préservation de l'environnement" d'après la communauté d'agglomération. Le regroupement de communes invoque des dépenses en énergie qui sont en hausse. En 2021, la communauté d'agglomération du Val Parisis a du s'acquitter d'environ 2 millions d'euros côté éclairage public. Dans le même temps, il s'agit aussi pour ces communes d'aller vers la "réduction de l’impact de son parc lumineux sur la biodiversité nocturne".
Comme ces communes du Val-d'Oise et des Hauts-de-Seine, d'autres villes françaises se mettent progressivement à réduire ou à couper l'éclairage public la nuit. "Près de 40% des communes de métropole éteignent leur parc d’éclairage public une partie de la nuit", selon un dernier rapport publié par l'agence de la transition écologique (ADEME).