L’emblématique magasin Photo-Ciné de l’avenue des Gobelins, spécialiste de la vente de matériel argentique depuis 1978, s’apprête à fermer boutique.
Pour les amoureux de photographie argentique, c’est une véritable institution qui s’apprête à fermer ses portes. Le 16 septembre prochain, la boutique Photo-Ciné des Gobelins verra partir l’intégralité de son stock aux enchères.
Depuis 1978, le minuscule magasin a vu passer des milliers de boîtiers, objectifs, ou encore flashs, accumulés quatre décennies durant par monsieur Vu, passionné jusqu’à la fin de sa vie.
« Mon mari était un fou de matériel photo, il n’arrêtait pas d’en acheter, c’est pour ça qu’on a tant de choses », explique madame Minh Nguyot Vu.
C’est elle qui a repris le flambeau depuis le décès de son mari en août de l’année dernière. Aujourd’hui âgée de 68 ans, elle ne se sent plus capable de tenir la boutique seule.
Un bout d’histoire qui disparaît
La devanture semble ne pas avoir bougé depuis 1978. Derrière la vitrine poussiéreuse, on devine des centaines d’objectifs de toutes marques.Minolta, Canon, Fujica, Chinon… Impossible de ne pas trouver son bonheur. En descendant l’escalier pentu qui mène au sous-sol, c’est une vision vertigineuse : des étagères entières remplies de matériel, du sol au plafond.
La boutique sent l’ancien : poussière, bazar, toiles d’araignée. Mais cela n’a jamais effrayé les clients, émerveillés par cette caverne d’Ali Baba en plein Paris.
« On a toujours gardé une clientèle fidèle, avec même parfois les enfants qui viennent parce que leurs parents leur ont donné leur vieux boîtier », s’émeut madame Vu.
Lundi 16 septembre, une ultime vente aux enchères sonnera le glas du dernier magasin de vente de matériel argentique à Paris.
Entre 10 000 et 20 000 euros de matériel
Isabelle Cazeils, experte en photographie et connaisseuse du magasin depuis son enfance, a évalué les objets présents.« Il y a énormément de boîtiers des années 70 à 90, qui reviennent à la mode en ce moment, comme le Canon AE-1 », explique-t-elle.
Pas sûr, toutefois, que les amateurs y trouvent leur compte. En effet, ce sont des lots de centaines voire de milliers d’objets qui sont proposés à la vente par le commissaire-priseur.
« On pense en tirer entre 10 000 et 20 000 euros », révèle Isabelle Cazeils.
La vente aux enchères aura lieu à la boutique dès 9h30, au 72, avenue des Gobelins (Paris XIIIème).
Un reportage de Geneviève Faure, Mathilde Brugnière et Pascal Ngankam.