Emmanuel Macron reçoit ce mardi son homologue béninois Patrice Talon pour finaliser la restitution de ces 26 trésors conservés jusqu'ici au musée parisien du Quai Branly, et qui rejoindront le Bénin dès mercredi.
Ce mardi est un jour historique pour les autorités béninoises à qui la France restitue solennellement 26 oeuvres des trésors royaux d'Abomey pillés au XIXe siècle par les troupes coloniales, un "moment historique de fierté nationale" pour les autorités béninoises. Parmi les oeuvres restituées figurent des statues totem de l'ancien royaume d'Abomey ainsi que le trône du roi Béhanzin, pillés lors de la mise à sac du palais d'Abomey par les troupes coloniales françaises en 1892. Ces trésors repartiront à bord d'un avion avec Patrice Talon et leur arrivée sera célébrée mercredi à Cotonou, où ils sont attendus avec émotion.
Cette cérémonie solennelle marque la dernière étape d'un processus inédit entamé avec la promesse faite en 2017 par Emmanuel Macron de procéder à des restitutions du patrimoine africain en France. «C'est un moment historique de fierté nationale», a déclaré il y a quelques jours Michel Abimbola à la télévision béninoise. «Certes, ce ne sont que 26 œuvres sur des milliers, mais nous démarrons quelque chose qui ne peut plus s'arrêter», a-t-il dit. «Nous avons amorcé la pompe et ne désespérons pas de récupérer d'autres œuvres» en Allemagne, en Grande-Bretagne, aux États-Unis... Cette initiative est «un marqueur important pour la construction d'une nouvelle relation et d'un nouveau regard entre la France et le continent africain», s'est félicité de son côté l'Élysée.
Restitution des œuvres au Bénin : retour sur une première historique
Avant d'être restituées, les 26 oeuvres ont été montrées ensemble une dernière fois au musée parisien du Quai Branly, vue par "15.000 personnes en sept jours".
Selon des experts, 85 à 90% du patrimoine africain serait hors du continent. Depuis 2019, outre le Bénin, six pays - Sénégal, Côte d'Ivoire, Ethiopie, Tchad, Mali, Madagascar - ont soumis des demandes de restitutions. Paris doit restituer prochainement à la Côte d'Ivoire le Djidji Ayokwe, célèbre tambour parleur des Ebriés, réclamé de longue date par Abidjan. Les restitutions d'oeuvre d'art pillées à l'Afrique sont un des points saillants de la "nouvelle relation" que le chef de l'Etat français entend nouer avec le continent.