20% des vêtements achetés aujourd'hui sont des vêtements d'occasion. Alors que les sites et les applications de revente fleurissent, même les grandes marques s'y mettent.
Les vêtements de seconde main sont de plus en plus présents dans les rayons dans cette jeune boutique parisienne d'à peine six mois. Impensable pour ses fondateurs de ne pas proposer ce service à leurs clients. Un pull iconique de la boutique, vendu 145 euros en ligne, est proposé à 65 euros en seconde main. Un taux de démarque qui oscille entre 30% et 40% et qui peut aller jusqu'à 50% pour certains articles. D'après Chrysoline de Gastines, cofondatrice de la boutique Balzac Paris, "les Français sont vraiment habitués à consommer seconde vie, c'est culturellement ancré avec LeBonCoin qui fait partie de notre paysage de longue date ou tout simplement les brocantes. Le Français a une vraie aptitude à consommer seconde main". Chaque mois, la boutique vend plus de 2 000 pièces de sa propre marque en seconde vie.
Garder sa collection sous son giron pour contrer les sites spécialisés dans l'occasion et la fripe, c'est tout l'intérêt des enseignes qui se lancent sur ce marché en pleine expérimentation selon Thibault Ledunois, directeur de l'entreprenariat de la fédération française du prêt-à-porter féminin : "aujourd'hui 70% des Français ont acheté un produit de seconde main, un vêtement sur cinq. Donc aujourd'hui on a une vraie tendance, pourquoi ? Pour le prix premièrement et ça il faut en être conscient, c'est que la majorité des achats de seconde main se fait avant tout pour des raisons économiques. Deuxièmement c'est évidemment l'engagement et puis il y aussi un sujet style".
Sur Internet, des sites à l'affût des plus belles pièces au plus bas prix
En France, le secteur du vêtement et de l'accessoire d'occasion pèse entre 6 et 7 milliards d'euros et occupe la première place du marché européen. Vinted, StockX ou encore Depop, sur Internet, les sites et applications de reventes pullulent. Certains réussissent à sortir leur épingle du jeu en misant sur la troisième, quatrième voir cinquième main, c'est-à-dire l'occasion de luxe.
Un réel investissement pour certains vendeurs comme Dounia Wone, directrice développement durable pour Vestiaire Collective : "tout comme on investit dans la pierre certains investissent dans les sacs à main notamment des grands sacs de grandes maisons de luxe françaises (...) d'ailleurs on a fait de belles opérations comme ça sur notre site internet". Créée en 2016, l'entreprise française est passée de 6 à 1 000 salariés et affiche une croissance de 50% chaque année. Bijoux, accessoires, vêtements, l'engouement pour la seconde main attire également les faussaires. Des imitations sont régulièrement détectées par la soixantaine d'authentificateurs que compte la plateforme.
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