Ce mercredi soir, une explosion a eu lieu dans le 5e arrondissement de Paris, un immeuble s'est effondré. Une personne est toujours portée disparue. Deux jours après la déflagration, on fait le point sur les faits, le bilan de ce drame, et les avancées de l'enquête ouverte par le Parquet de Paris. Découvrez une vidéo tournée quelques minutes après l'explosion.
Vers 17 heures mercredi, une explosion est survenue au 277 rue Saint-Jacques dans le 5e arrondissement de Paris. Un immeuble abritant une école de mode privée, la Paris American Academy, près de l'église Notre-Dame du Val-de-Grâce, s'est effondrée.
270 pompiers et 70 engins, dont un camion spécialisé dans le sauvetage et le déblaiement, ont été engagés sur les lieux. Des chiens renifleurs d'explosifs étaient aussi présents sur la scène peu après l'explosion. Sur place, des témoins ont rapporté avoir entendu "un gros boum" accompagné d'une forte odeur de gaz. De nombreux riverains n'ont toujours pas pu rentrer chez eux en raison de l'instabilité de certains immeubles. Un périmètre de sécurité est toujours en place.
L'explosion suivie d'un incendie a aussi provoqué l'effondrement d'un pavillon du XVIIe siècle, classé monument historique, qui bordait la cour d'honneur de l'ancienne abbaye du Val-de-Grâce.
Cinquantaine de blessés et une personne toujours disparue
Le dernier bilan provisoire de l'explosion et de la destruction de l'immeuble, communiqué vendredi soir, faisait état de "quatre personnes sont toujours en urgence absolue" (soit deux de moins que jeudi). 54 autres victimes se sont déclarés, "la plupart souffrent de blessures légères ou de choc psychologique". 48 personnes se sont également déclarées impliquées, "c'est-à-dire susceptibles d'avoir subi des dommages", indique un communiqué de la procureure de la République. Une personne est toujours portée disparue.
Le profil de cette dernière commence à se dessiner, alors que des drones munis de caméras thermiques tentaient jeudi de la localiser. Selon les informations de France 3 Paris, il s'agirait d'une femme âgée de 57 ans, qui enseigne la couture depuis 20 ans au sein de l'école de mode américaine dont l'immeuble s'est effondré.
D'après le neveu de cette femme, l'enseignante était présente dans les locaux au moment de l'explosion, alors qu'elle ne devait pas y travailler ce jour-là. Une version confirmée par l'une des victimes, qui se trouvait avec elle ce mercredi après-midi. Depuis, cette femme n'a donné aucun signe de vie et reste introuvable.
Cependant, les recherches dans les décombres de la rue Saint-Jacques à Paris ont été suspendues ce vendredi en raison d'un risque d'éboulement, a appris franceinfo auprès de la préfecture de police de Paris.
Des équipes spécialisées sont sur place pour consolider les bâtiments fragilisés par l'explosion et évaluer le risque d'effondrement. Des poutres jaunes ont été posées pour soutenir la façade de l'immeuble mitoyen, pour étayer le mur.
Une enquête en cours
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "blessures involontaires accompagnées de la circonstance aggravante de mise en danger délibérée de la vie d'autrui". La police judiciaire parisienne a été saisie.
Celle-ci cherchera à déterminer l'origine de l'explosion. Les "premiers éléments de l'enquête nous conduisent à confirmer que cette explosion est partie de l'immeuble" a déclaré mercredi soir la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau. Une thèse que semblent confirmer les images de vidéosurveillance.
À ce stade, la piste de l'accident est privilégiée. Des experts du Laboratoire Central de la préfecture de police de Paris se sont rendus sur place.
Vendredi soir, cette piste était toujours à l'étude, mais "les premières constatations scientifiques ne pourront être effectuées avec précision qu'une fois les lieux sécurisés", indique la procureure de Paris.
Une cellule d'aide ouverte par la mairie de Paris
La mairie de Paris a ouvert une "cellule d'accueil afin de prendre en charge et d'informer les victimes et les habitants impactés." La municipalité a également mis à disposition une cellule d'aide psychologique et un canal dédié sur le 39 75. 40 personnes ont pu y être prises en charge depuis mercredi après-midi.
"Un accompagnement juridique et psychologique est également proposé par Paris Aide aux Victimes et les permanences de la cellule d'urgence médico-psychologique", précise un communiqué publié mercredi. Les bailleurs sociaux de la Ville de Paris ont également été mobilisés. L'ensemble des riverains et des victimes justifiant d'un besoin de relogement seront pris en charge dès ce soir par la Ville", lit-on également.
Les équipements municipaux et les crèches situés à proximité ont pu rouvrir ce matin. Des mesures de sécurité pour les commerçants dont les vitrines ont été soufflées ont également été mises en place.
Depuis mercredi soir, la mairie du 5e arrondissement a reçu dans ses locaux une soixantaine de personnes. "Quinze immeubles ont été neutralisés", annonce l'édile Florence Berthout. "Les deux bailleurs sociaux qui sont le plus impactés ont relogé tous les habitants", poursuit-elle.