Dans la nuit du vendredi 30 juin au samedi 1er juillet, plusieurs mairies et édifices publics ont été incendiés. C'est le cas dans le Val-d'Oise, à Persan, ou encore à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis. Des événements survenus à la suite des débordements, après la mort de Nahel, tué par balle mardi dernier par la police.
C'est la sidération, ce samedi matin, à Persan (Val-d'Oise). Durant cette 4e nuit de violences, l'hôtel de ville de cette commune a été ravagé par un incendie volontaire. A deux pas, le poste de police municipale a été entièrement détruit. Le conservatoire a subi d'importantes dégradations. Des commerces, des voitures ont aussi été attaqués.
Le ministre délégué à la Ville et au Logement Olivier Klein s'est rendu ce samedi midi à Persan (Val d'Oise), où la mairie et le poste de police municipale ont été partiellement incendiés.
"Ces actes sont inqualifiables, (...) malgré la douleur qui reste la nôtre" après le décès du jeune Nahel, a déclaré Olivier Klein, qui a appelé "un retour au calme, par respect pour la famille" ,de l'adolescent, avec laquelle il a encore échangé au téléphone vendredi.
La mairie en grande partie dégradée à Persan
À Persan, les attaques ont eu lieu entre 23h30 et 2h30. La mairie est en majorité ravagée, après l'attaque survenue vers 2 heures du matin, par une trentaine de jeunes cagoulés. "Cette nuit, des bandes organisées se sont réunies sur plusieurs lieux d'attaques. Plusieurs hordes sauvages se sont notamment attaquées au poste de police municipale à la voiture-bélier, s'en sont prises aussi à des livreurs et à leurs camions, c'était des agressions physiques. Et puis à la mairie aussi", souligne la municipalité.
La porte d'entrée a été fracassée, avant que les assaillants ne saccagent le bâtiment public. Ils ont ensuite incendié l'édifice. La commune tient absolument à faire la distinction. "Quand on s'en prend au conservatoire, à la mairie, à ce qui soutient les personnes en difficulté, ce n'est pas pour exprimer un soutien au jeune décédé, mais bien un règlement de comptes : se faire la République. Nous présentons nos condoléances à la famille, mais ces événements n'ont rien à voir. Il y a la liberté d'expression bien sûr, mais là, c'est de la voyoucratie. C'est l'idée d'en découdre avec l'Etat et la République", ajoute notre interlocuteur.
"Brûler la mairie, c'est selon moi brûler la population", s'indigne un habitant de la commune. Il pointe derrière lui la façade calcinée : "Voyez le bureau là, c'est le bureau des inscriptions des jeunes enfants, de la maternelle jusqu'à l'école élémentaire."
La mairie de Persan a été attaquée, au même titre que plusieurs autres édifices publics dans la région Île-de-France. Des événements qui se produisent à la suite de la mort, mardi 27 juin, du jeune Nahel, 17 ans, à Nanterre (Hauts-de-Seine).
La région a annoncé qu'elle compte débloquer en urgence 20 millions d'euros pour la réfection de ces bâtiments brûlés. Cependant, au lendemain de ces feux, désolation et colère règnent encore dans les communes concernées.
Le centre administratif incendié, à Saint-Denis
Même scène de tristesse, à quelques kilomètres de là. À Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), c'est le centre administratif qui a été enflammé volontairement. Le bâtiment situé non loin de l'hôtel de ville a été incendié durant cette même nuit du vendredi 30 juin au samedi 1er juillet, vers 0h30. Depuis, il est impossible de joindre la mairie par téléphone, mais la municipalité indique que tous les dossiers administratifs (les demandes de papiers d'identité notamment) ont été préservés du sinistre.